1. Une souris et des hommes


    Datte: 07/11/2019, Catégories: fh, fhhh, couleurs, vacances, pénétratio, Partouze / Groupe init,

    ... face à un public africain dont le machisme est proverbial. Pourquoi ce besoin de briller ? Ai-je besoin de séduire ? Je dois admettre que mes attentes sont pour le moins équivoques. Si j’ai oublié le ressentiment contre mon mari, c’est moins le fruit de ma mansuétude qu’un sous-produit heureux parce que j’ai d’autres grains à moudre. Un désir diffus né je ne sais où, ni comment, alimente une douce euphorie, et vibre au diapason d’arrière-pensées inavouables truffées d’exotisme. J’ai lu quelque part que l’hypothalamus pouvait être mêlé à l’affaire ; je veux bien croire que le mien tourne à plein régime, dopé à la dopamine et enivré de fragrances subliminales. L’intervention opportune d’Ahmed m’évite d’approfondir : il procède à une énième tournée de thé. On m’a expliqué que la règle prévoyait de servir au moins trois verres. Mais pour honorer l’invitée, c’est jour de fête ; « festivités nocturnes » est sans doute plus approprié : service à volonté. Je suis flattée de tant d’honneur, encore que je soupçonne que la théine pourrait bien avoir les mêmes effets que la caféine. Qui se soucie de dormir ? Le sumo ne lâche pas son morceau. — Ça te gêne de parler d’amour ? Tu n’aimes pas l’amour ?— Si, mais…— Tu ferais l’amour avec moi ? La question tombe, abrupte, précise, incontournable, et dans le même temps le Noir a posé sa paluche sur ma cuisse. Ferais-je l’amour avec lui ? Je ne me suis même pas posé la question. En revanche, je me suis surprise à penser que Boubacar ferait ...
    ... bien mon affaire ; mais ils sont trois – on ne peut exclure la manigance – et je n’ai pas envie de me lancer dans une aventure compliquée. Il m’arrive de m’imaginer faire l’amour avec deux hommes, mais ce n’est qu’un fantasme, juste un fantasme. — Vous êtes trop nombreux, renvoie-je en jouant la bande sur le ton de la plaisanterie et réalisant tardivement que mon esquive est bête et maladroite, et de surcroît révélatrice du fond de mes pensées.— Ahmed et Boubacar te gênent ? C’est ça ? Qu’à cela ne tienne. Les ordres fusent en wolof, leur langue, m’ont-ils appris. Dans la foulée, les deux jeunes gens disparaissent sous la tente, emportant avec eux une des deux lampes à pétrole. La pénombre s’épaissit un peu mais je devine néanmoins l’interrogation dans le regard de celui qui est resté. Sa main est toujours sur ma cuisse ; il l’a ostensiblement rapprochée de la lisière de ma jupe et sa pression se fait plus lourde. Je suis assise, seule et vulnérable, à côté d’un homme qui transpire de désir pour moi. Une incompréhensible envie de rire monte dans ma poitrine ; je ne la retiens pas, je glousse. Il glousse aussi. Je suis sûre qu’il ne saurait, pas plus que moi, exprimer la raison profonde de son hilarité ; nos rires évacuent la tension, et en même temps contribuent à nouer une certaine connivence. Ibrahim n’est pas mon premier choix ; il n’est même pas mon choix du tout. Je ne sais quelle alchimie commande le désir, mais le fait est : je suis volontaire pour le plongeon dans ...
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