1. Marthe


    Datte: 16/09/2017, Catégories: fh, inconnu, danser, amour, ffontaine, Oral préservati, pénétratio, fdanus, init, humour,

    ... couple qui ne fait pas trop semblant, et bientôt il m’abandonne avec un mot amical. Je patiente un moment en observant les couples qui virevoltent. En fait, relativement peu de personnes dansent. Ils préfèrent discuter. Un jeune aux cheveux blonds gominés en houppe m’invite pour des rocks. Il danse mal, mais je m’en fiche. Il est joyeux et drôle et je sais bien m’adapter à tous les cavaliers. Pour une série de tangos, un jeune beau (de mon âge !) m’invite et me serre, avec des passes qui sentent à deux lieues l’école de danse pas trop digérée. Ma danse plus spontanée ne lui convient pas trop et il m’abandonne lâchement. Du coup, je ne danse pas beaucoup, et j’ai un peu le bourdon. Je pense à partir et je cherche mes amis quand, pour une série de valses, un homme de la table voisine vient m’inviter. Il danse bien. Il doit avoir cinquante balais, mais il est simplement élégant en jean et T-shirt, des cheveux bruns qui commencent à grisonner et à se clairsemer au-dessus de la tête. Pas très grand, peut-être un mètre soixante-dix, sans embonpoint, pas de montre ni d’alliance (eh oui, je regarde) ou autres bagues. Il me dit : — Moi, c’est Étienne, on se tuvoie ou on se voutoie ? Je suis un peu prise de court. Ça tourne rond, j’adore valser, je me vois dans « le Guépard ». — Marthe. On peut se tutoyer, je n’aime pas trop le vouvoiement.— D’accord, Marthe, tu es d’ici ?— Oui, j’habite en ville, et toi ?— Moi, je suis de Dijon, je suis en stage pour mon boulot encore deux jours.— ...
    ... C’est quoi, ton boulot ?— Les routes et comment on les fait. Mes collègues ne parlent que de travail depuis le début du repas. Et toi, qu’est-ce que tu fais ?— Prof de maths dans un bled par là… Et la conversation continue sans gêne, facile, drôle. Je me laisse tournoyer dans ses bras. Il me tient fermement, corps contre corps, sans me serrer. Je suis bien, comme ça ne m’est pas arrivé depuis une éternité. À la fin des valses, il y a un petit arrêt. On attend, comme s’il était entendu qu’on est ensemble. C’est « Rock around the clock » qui suit. — Je ne suis pas un grand rocker, mais si tu as les pieds solides… En fait, il rocke assez bien. C’est sûr, ce n’est pas académique, il n’a pas appris, mais il a le sens du rythme et c’est génial, un peu dans le genre auto-scooter… On se fait un peu de « rentre-dedans » innocent (ou presque) et accidentel (ou presque). « Ainsi que des bossus tous deux nous rigolâmes »… Pour nous reposer, le DJ lance une série de slows. « I put a spell on you »… Il n’a pas besoin de me demander si je veux. Il m’entoure de ses bras et danse lentement. Ses mains, presque sans bouger, deviennent le complément indispensable de mon épaule, de ma hanche. Elles ont trouvé leur place instantanément. Il me regarde et me sourit. J’ai envie de poser ma tête contre son épaule. J’ai un peu honte d’être aussi bien. — J’ai envie de te caresser, ça t’embête ? Devant cette question si directe, je ne sais que lui sourire bé(a)tement, je me serre un peu contre lui et j’en ...
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