1. Une vie moderne


    Datte: 18/09/2017, Catégories: cérébral, Masturbation fgode, portrait,

    ... droit, vers la station de métro. Chez elle, elle s’effondra. Seule. Les jours suivants elle resta froide avec Gérard. Gérard, lui, fut distant, comme à son habitude. Gérard Sitôt Gérard parti – à peine plus d’une semaine après la terrible scène du camouflet - elle lui écrivit. Il répondit dès la réception de la lettre. Alors s’engagea une correspondance assidue et suivie. Mon très cher Gérard… Muriel n’avait jamais écrit de lettres aussi entreprenantes. Elle avait mis un temps infini pour les écrire. Elle les jugeait trop familières, trop explicites, trop… Pouvait-on écrireVotre présence me manque énormément et il m’arrive, le soir, avant de m’endormir de penser tendrement à vous… ? Avait-elle eu raison de proposer unPourrions-nous envisager que vous veniez un week-end ? Le problème du logement n’en est pas un, nous saurons trouver une solution harmonieuse après une belle journée passée ensemble ? Avait-elle le droit de finir ses lettres par ces mots, si lourds de sensJe vous souhaite une bonne nuit, en espérant que vos rêves espiègles me seront dédiés. Recevez comme il vous conviendra mes ardents baisers. Votre Muriel ? Gérard répondait sur un ton qu’elle jugeait un peu froid :Je ne peux pour le moment disposer de mon temps mais songer à organiser un week-end reste parfaitement possible… Bien à vous. Le temps passa, les lettres s’espacèrent, toutes les semaines puis une fois par mois. Après bien des mois d’attente et d’espoir, puis, après bien des lettres sans réel objet, ...
    ... Muriel se résigna et admit la cruelle situation. Alors, elle n’écrivit plus que des lettres banales, mal tournées, sans intérêt, sans secret. Il y répondait d’ailleurs assez tardivement, sur un ton quelque peu administratif. Puis elle reçut, ironie tragique, pour ses 47 ans, un faire-part vulgaire et assez laid, lui annonçant le mariage de Gérard et le bonheur de sa prochaine paternité. — Tu vois, finalement, les hommes, ce qui les intéresse, c’est pas ce qui nous intéresse, nous, les femmes… Pour leurs 51 ans, Muriel et Christiane dînaient au restaurant. — …Par exemple ton nouveau voisin du dessous, mais t’as vu comment il regarde les femmes ? Et il est marié ! Concupiscence quand tu nous tiens ! Que je te dis ! Elles mangeaient face à face une salade verte dans laquelle le serveur avait jeté quelques feuilles de persil flétries. — …le cochon… Finalement, c’est bien ainsi que l’on peut au mieux qualifier l’homme… le cochon… Muriel continuait imperturbablement, de construire sa logique auto-justificatrice qui, en terme simple, à ce stade de sa vie, pouvait se résumer par l’inaltérable et atemporel aphorisme : les hommes sont des cochons. En guise de réponse, Christiane se bornait à répéter : — Bah ! tu verras… Bah ! Muriel n’avait plus d’illusion, plus d’intention et si - très rarement maintenant - elle tentait encore de se livrer à quelques pratiques manuelles et naturelles pour son hygiène de vie, bien souvent celles-ci se soldaient par de cuisants échecs : elle s’endormait ...