Coupable - Histoires de Sexe

Coupable

... enfers alors que je réalisais pleinement ce que j'avais fait subir à un autre être humain, la transformant dans mon vocabulaire en chienne, en poupée e mon plaisir, de ma jouissance. Elle avait aimée cela certes, mais cela n'enlevait rien dans mon sentiment d'avoir trahit mon humanisme orgueilleux, d'être l'espace de quelques instants quelqu'un d'anormal (avant de comprendre que cela faisait juste partit de moi). A cet instant j'étais partagé entre les envies de chair que cette expérience continuait de réveiller en moi et le dégoût d'avoir été quelqu'un que je ne voulais pas et fait les choses que je trouvais trop brutal, privée de sentiment. Les jambes flageollantes, j'ai rejoint les rues de Paris avec cette boule au ventre, un début de nausée, me demandait si je n'allais pas juste aller vomir dans une poubelle. Mais non, rien, alors que je marchais dans la nuit, un peu perdu, soudain incapable de me retrouver sur mon chemin, j'étais mélancolique et triste, regrettais soudain la douceur et ces jambes et la chaleur de son petit cul. Me prenait à imaginer ce qui se serait passé si tout s'était passé “normalement”. Mais cela n'aurait pas eût la même saveur, ce même goût de folie. Je suis rentré par les transports comme à chaque fois avec ce mélange de haine de moi-même, d'autosatisfaction perverse, une pointe de tristesse pour ce personnage d'une nuit et en fin de compte, le vrai gagnant fut la fatigue alors que je m'endormais enfin sur mon vieux lit. Un sommeil sans r^ve, juste un sommeil de l'épuisement. Qui ne m'enleva pas au réveil le goût amer de m'être comporté comme un salaud, un beau salaud. Un salaud qui en fin de compte me fait encore fantasmer aujour'hui. J'ai aimé être cet homme l'espace d'une nuit. Je serais de nouveau cet homme un jour, mais plus pour une seule nuit...