1. Coupable


    Datte: 16/02/2020, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... Ma chienne. Je l'ai rencontrée un soir d'été, un de ces soirs où la solitude vous étreint, le plus souvent avec la force que vous imprimez dans votre mouvement du poignet. Je discutais dans un de ces salons de chat dont je dois avouer ne pas maîtriser tout les codes, les usages. Des discussions sans fin qui bien souvent ne donnaient rien, ne servaient à rien et parfois, parfois, une jolie plume ou bien un beau fantasme, un petit quelque chose d'indéfinissable mais de tellement excitant, quelque chose qui vous prend aux tripes, qui vous fait mettre dans tout vos états. Parfois aussi, ne nous leurrons pas, nous ne recherchons rien d'autre que l’excitation perverse de se savoir lu, cet orgasme de l’écrivain à l'idée que le lecteur ou la lectrice va prendre son plaisir à travers vos mots, se sentir brûler de l'intérieur, de ce désir dévorant qui vous conduit invariablement à des plaisirs coupables. Alors vous écrivez, vous pianotez, laissez peu à peu courir vos doigts à la surface du clavier, vos doigts comme des caresses sur la soie des touches à mesure que l'envie monte, que le rythme s’accélère, le rythme de votre frappe à l'image de solides coups de reins. Et lorsque par bonheur vous trouvez face à vous du répondant, une frappe à l'aulne de la vôtre, avec ces tressaillements de presque jouissance dans les fautes de frappes ou l'accélération des réponses, alors là, là, vous le vivez à deux et non plus en solitaire. Ce sont deux souffles qui se mêlent, deux encres qui ...
    ... s'écoulent dans un même creuset. Lors de ces moments uniques s'établit avec la personne une sorte de connexion, assortie d'une pulsion sexuelle dévorante. Et ce soir-là, ma Chienne, au sortir de cette frénésie littéraire eût une réaction qui me surprend encore aujourd'hui. Elle m'avoua avoir jouis, être trempée à cause de ce qui venait de se dérouler devant ces yeux des heures durant, elle avoua avec un sourire pervers palpable dans ces mots, s'être caressée sur mes mots, sur ma plume. Elle m'avoua ensuite habiter Paris, comme une semonce, un test, qu'elle avait envie d'une main ferme, d'une queue qui l'était tout autant. J'avais éveillé chez elle une faim qui la poussait à dire tout cela à un inconnu. Allez savoir ce qui s'est passé en moi à ce moment là, peut-être ou sûrement le manque. La frustration. Loin d'être bel homme, je n'ai que rarement des aventures charnelles et je connais mieux ma propre verge que le corps d'aucune femme. Timide, mal dans ma peau, je suis de ces hommes qui n'osent pas, qui n'osent jamais. Et ce soir-là, j'ai osé, j'ai avoué être prêt de Paris. Elle m'a donnée une station de metro, Place d'Italie, un numéro de téléphone. Elle m'a mise au défi de venir, elle me voulait en elle, sur elle, partout. Des mots ô combien érotique, fou dans cet instant de ma vie. Et surtout, elle me voulait tel que j'avais écrit : dur, autoritaire, violent. Elle voulait que je sois l'homme que je m'étais plût à imaginer pour elle, que je sois celui qu'elle avait voulu sentir dans ...
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