1. Coupable


    Datte: 16/02/2020, Catégories: BDSM / Fétichisme

    ... sa chair. Un homme que je ne me pensait pas capable d'être. Le temps d'un “instant d'éternité”, elle avait voulu s'imaginer au prise avec un de ces hommes fantasmatiques, de ces hommes au charisme magnétique, à la main sûre et leste qui sait vous prendre pour mieux s'éprendre. Par le truchement des mots j'avais fait naître au monde un monstre à mes yeux, un fantasme aux siens. Le genre d'homme capable de venir jusque sur le pas de votre porte et faire tout ce que vous n'auriez jamais laissées faire par un honnête homme. Je ne parle pas de viol, bien entendu, non pas d'un viol lorsque la chose est désirée, scenarisée, ressentie comme une envie dans la chair, coupable ou non. Elle avait envie de se laisser porter dans cette folie sans conséquence de s'imaginer cet homme et je m'étais plût à lui donner corps au travers de mes écrits, parfois d'une caresse furtive sur la surface d'un clavier ou bien plus. Ce plaisir pervers et dissolu de l'homme de lettre face à celle qui ne veut encore que s'épancher dans les mots. Elle me décrivait sa façon d'être alanguie, son envie d'aller plus loin. Et moi d'ecrire ce que cet homme aurait fait, réagir à cette discussion pour trouver dans l'instant la phrase, le mot, l'idée, l'envie qui saurait la faire frémir, la faire languir d'avantage, peut-être avoir envie de l'homme qui partageait son lit, sa vie. Envie de moi dans une certaine mesure bien sûr, mais sans m'attendre à cette proposition de sa part sur un ton aussi abrupt passé les grands ...
    ... moments de l'ecriture et de la façon dont il l'aurait possédé à même le palier de son appartement. Et vous savez quoi ? Je l'ai fait. Je me suis habillé dans un vague costume, un pantalon noir, une stupide et banal chemise blanche assortie d'une cravate nouée à la va-vite. J'ai fait le plus vite possible en entretenant de quelques SMS car nous savons tous que le temps de l'envie peut passer très vite. Alors dans ces cas-là, on fait en sorte de plier le temps et l'espace pour que les minutes paraissent des simples secondes. Arrivé Place d'Italie, je l'ai appelée comme convenu sur son portable, ma voix grave, rauque cédant sous une voix douce et ferme qui m'indiquait la marche à suivre. On pouvait déceler dans sa voix de l'envie, de l'excitation, des tremblements mais aussi une pointe d'hésitation, un petit frisson de peur. Quelque chose d'incroyablement réel, de touchant. Loin de cette image de films pornographiques de la femme en manque qui attend le plombier. Sur le coup je me suis senti près de perdre mon envie, me suis demandé ce que je pouvais bien être en train de faire. Était-ce moi avec elle au téléphone, une voix dur, grave, autoritaire et laconique ? Des pulsions animales qui en venaient à déformer mon pantalon à l'entrejambe en pleine rue ? Je me souviens encore de la tension qui m'habitait et à quel point elle était clairement visible. Les hommes qui lisent me comprendront car nous avons tous vécus ce moment gênant où notre queue n'était plus qu'apparente quelque ...
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