Croisements
Datte: 22/09/2017,
Catégories:
f,
h,
fh,
sport,
amour,
photofilm,
Oral
préservati,
pénétratio,
amourpass,
... dont elle aurait eu besoin pourtant. Elle se leva pour faire du thé et, sur le pas de la porte de la cuisine, son regard couvrit amoureusement sa batterie. Instrument qu’elle adorait, atypique pour une femme. Le rythme était sa seule croyance, sa seule obédience. La vie était une rythmique non linéaire, le battement de son cœur se transmettait à ses mains, ses pieds. Ses amis musiciens avec lesquels elle jouait riaient de son jeu : cette femme toute fine était une vraie « tapeuse ». Elle aimait le jazz-blues pour le raffinement, la délicatesse du jeu, mais elle se libérait sur un morceau de rock, alliant la lourdeur des basses au son aérien des cymbales. Dès son premier cours elle sut qu’elle ne supporterait pas d’être enfermée dans le décompte des temps. La batterie, ça ne passait pas par son cerveau qui devait ordonner la dissociation de ses membres, mais par le fond de son ventre et l’association des gestes. Marion ne comptait pas les noires et les croches, elle chorégraphiait ses mouvements. Jouer en ce jour férié n’était pas raisonnable à cause des voisins. La bouilloire sifflait, elle sentait monter son envie, à laquelle elle céda comme une gamine prendrait un bonbon en cachette. Le plaisir de l’interdit transgressé. Elle s’installa, prit les baguettes en main et débuta sur une rythmique de bossa-nova, tout en roulement et en belles accentuations sur les cymbales ; rapidement elle dévia sur un morceau des Doors, chorégraphie qu’elle aimait. Et lui revint le plaisir ...
... qu’elle avait à être dans les bras du gantier. Encore quelques mesures, le roulement des basses et de la musculature de Raphaël, le souffle délicat du charley et de ses gémissements sur elle, l’éclat de la ride et de son sourire. Marion était décidée. Elle ne savait pas ce qu’il était pour elle, mais elle savait ce qu’il n’était pas : une aventure d’un soir. Quand elle commença à écrire à Raphaël, elle avait repris son masque. Pendant que Marion gravissait déjà les collines balayées par le mistral, lui hésitait encore à se rendre à Sugiton. La lettre lui était parvenue le mardi, mais il ne l’avait pas ouverte immédiatement. Il ne le fit que samedi matin. Cette lettre arrivait tard, trop peut-être. Il ne savait que répondre, que dire. En enfilant ses chaussures de marche, il songea que c’était peut-être elle qui avait quelque chose à dire, en commençant éventuellement par expliquer cette photo. Quand il gara sa voiture au pied des Calanques, il calcula rapidement son itinéraire. Il se savait en retard, aussi décida-t-il de rejoindre Sugiton d’un pas très soutenu par la crête des Escrampons En ces lieux il se sentait infiniment petit. L’impression que les éléments lui parlaient, mais qu’il ne comprenait que rarement leur murmure. Cette sensation d’être aspiré par les couleurs, de n’être plus rien, un peu comme si le vide se faisait en lui, à la fois insignifiant et nourri d’une force extraordinaire, invincible. Au sommet, il balaya l’horizon et son regard y trouva la jeune femme, ...