Ethique de travail - Histoires de Sexe

Ethique de travail

... il était l’invité. Quand elle se leva de table pour l’accueillir, il retint sa respiration. Ecarlate, sa robe mettait parfaitement en valeur ses formes désirables. Des seins pas bien gros, mais bien moulés. Le galbe en était timidement révélé par une échancrure, dont les pans étaient sagement boutonnés vers le bas. La longue jupe fendue laissait deviner une belle cuisse que ne recouvrait ni bas ni collant. Elle portait à nouveau un chignon, mais cette fois il était plus élaboré. Cette tenue était à elle seule un remerciement éclatant. Et ce sourire ! pour la première fois, elle lui adressait un vrai sourire. Enjôleur. Elle a décidément trop d’ascendant sur moi, pensa Simon. Elle avait de la conversation, en plus. Elle savait éviter de discuter directement boulot hors des heures de travail, même avec un homme dont elle ne connaissait rien. Et éviter de parler trop directement de la veille. Mais elle avait aussi un sens aiguë de l’ironie : elle discutait éthique de travail. — Je ne voulais pas vous mettre mal à l’aise, lâcha-t-elle comme il sourcillait à un glissement du sujet. Les relations entre employés et patrons… Je ne parlais ni de moi, ni de vous. Nous sommes dans une situation un peu… spéciale.— Il n’y a pas de situation spéciale entre nous, Mlle Crozon. Vous avez fait une incartade, j’ai passé l’éponge, voilà tout.— Vous maniez encore mieux l’euphémisme que moi. » sourit-elle. Mais croyez-moi, la situation entre nous est belle et bien spéciale. Depuis hier, je ...

... m’interroge.— Nous avions convenu que la situation était claire. Il était décidé à maintenir une certaine distance dans la conversation. Pour cela, il lui était reconnaissant d’en être restée au vouvoiement. — À l’instant, elle ne l’est plus, annonça-t-elle. Elle s’interrompit, le temps que le serveur apporte leurs plats. Il n’osait poser de question. Il avait bien choisi son moment, celui-là. Elle profita de l’interruption pour tendre la main vers un porte-document qui reposait au pied de sa chaise. Pour en sortir un certain dossier. Elle le posa sur un coin de la table, pendant que le serveur disposait les assiettes entre eux. Il fit diligence. Le silence qu’ils avaient adopté depuis son arrivée était assez éloquent : on désirait son départ. Simon, quant à lui, gardait les yeux fixés sur l’étiquette, bien reconnaissable, de la chemise qu’il avait souhaité de plus jamais voir. — Depuis hier, je me demande ce que vous ferez, lorsque je vous rendrai ces documents. Elle le glissa dans le porte-document de Simon, au pied de sa propre chaise. Elle le fixait de ses yeux verts, inhumains. Simon avala sa salive. Il prit quelques bouchées, mastiqua lentement en évitant de la regarder. Il ne prit la parole que lorsqu’il fut certain de se contrôler : — Je refuse.— C’est hors de question. Ma curiosité ne pourra s’en satisfaire.— Tu veux me faire croire que ce n’est qu’une question de curiosité ? Sa voix était rauque. — Vous passez au tutoiement ? Est-ce une déclaration d’intention ? Silence. — ...