1. Ce que je suis (2)


    Datte: 21/05/2020, Catégories: Lesbienne

    ... avant de mon jean sonna la fin de la récréation, j’exhibai mon portable d’une mimique désolée. Ma mère profitait d’une pause pour prendre des nouvelles, peut-être avait-elle déjà appelé à la maison. Tenir une conversation téléphonique impossible dans ce tintamarre aux allures de concert improvisé, Jordan me dédouana d’un sourire complice en m’indiquant le jardin du menton. Là au moins on ne viendrait pas me déranger. Je luis sus gré de refermer la baie vitrée derrière moi. « Tout va bien ? demanda maman dont la voix fluette prouvait qu’elle n’était pas seule dans la salle de repos. Tu écoutes de la musique ? » Quelques notes de techno en fond sonore s’invitaient dans la discussion, je m’éloignai un peu jusqu’à devenir invisible de la maison. « On fête mon anniversaire avec d’anciens potes du lycée chez Jordan Thibaut. Tu te souviens de lui ? » Elle l’avait trouvé si mignon à l’époque que le contraire m’eut étonnée. « Oui, bien sûr. Tu dois être contente de retrouver tes camarades. » Le raccourci facile illustra la nostalgie de maman face à mon désir d’émancipation. L’an dernier elle avait tenté de me retenir, mais la Sorbonne à Paris représentait la première étape indispensable à ma construction. « C’est sympa. » me contentai-je d’ajouter. « Je te laisse alors, à demain. » glissa ma mère avant de couper la communication. De curieux gémissements par la porte entrebâillée d’un réduit à outils dans le jardin attirèrent mon attention, un couple avait dû s’isoler à la ...
    ... recherche d’un peu d’intimité comme cela arrivait parfois au cours d’une soirée. Pourtant, tous les garçons discutaient sagement dans le salon. En revanche… le décompte des membres du groupe m’incita à tendre l’oreille. Le doute se dissipa bien vite. Je m’approchai en prenant soin d’éviter le gravier bruyant. La cabane baignait de la lumière tamisée d’une bougie soutenue par la clarté lunaire. L’image de Léa enlaçant Aurélie conforta ma première impression. Jamais ni l’une ni l’autre n’avait montré une attirance envers les nanas au lycée, comment une telle métamorphose était possible en moins d’un an ? En revanche, je comprenais mieux le choix du texte lu tout à l’heure. La vicieuse ressentit ma présence, aussi elle décida de mener les débats de manière à ce que je n’en perde pas une miette. Elle libéra sa proie d’un minishort et d’un tee-shirt afin de m’exposer sa nudité, peut-être dans l’intention de me rendre jalouse. Autant Léa cachait une certaine androgynie dans une chemise informe et un jean, autant Aurélie assumait une nature épanouie. Je m’attardai sur les plastiques, étonnée de ressentir une véritable excitation. Craignant mon désintérêt ou l’intervention inopinée des mecs, Léa embrassa sa copine avec fougue. Le souvenir de la bouche de Chloé me transporta, un pincement au cœur ponctua mon regret. Aurélie plaquée contre la cloison frissonna du contact d’une main sur sa joue. Les doigts s’égarèrent sur le lobe d’une oreille, dans le cou, sur les lèvres tremblantes, je la ...
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