Prélude - Deuxième partie
Datte: 02/10/2017,
Catégories:
amour,
mélo,
amourpass,
... ressentiment, apaiser ma confusion et mon indécision, faire disparaître toutes ces choses qui m’étouffent et me grillent… quoi que je fasse, tu en seras blessé… c’est le but du jeu, dans une vengeance, n’est-ce pas ? Mais comment frapper un homme déjà à terre ? – Tu es fâchée, murmures-tu, comme pour donner une conclusion à la situation. Situation hautement épineuse. J’arrête brutalement d’avancer, et plantée au milieu du trottoir, je te lance un regard si torturé que tu en restes coi une bonne minute. Le silence nous effleure de ses doigts douloureux, nous électrise et nous laisse flageolants dans cette rue étroite et obscure, où le monde a, semble-t-il, cessé de tourner. Puis le rêve se déchire, la terre recommence sa folle rotation et le temps son inexorable parcours, et je me retrouve dans tes bras, où tu me serres avec tant de force que j’ai l’impression que tu pompes toute mon énergie. Ou du moins, le peu qui me reste. Je résiste un moment, puis je m’abandonne. Je m’affole. Comme une nymphe capturée et jetée au bord d’un précipice. Mes genoux vacillent, je me sens grisée et prisonnière tout à la fois. Survivre. Ce n’est qu’un mot, et pourtant, c’est une réalité si difficile à assumer. Survivre avec sa mémoire, avec ses blessures, avec ses défauts et ses qualités, avec ses peines et ses joies. Survivre avec les manques, les silences, les cris qui fêlent l’âme tant ils sont chargés de désespoir. Survivre, mon cher ennemi. Tu m’as appris à survivre, mais fallait-il que ...
... ce soit toi ? Ma langue saigne, tant mes dents la retiennent contre elles. Je voudrais te dire ; non, te hurler ; non, te pleurer : je t’aimais. Je t’aimais. Je t’aimais. Mais telle Diana la vengeresse, celle qui t’a abattu à ma place, un autre s’est chargé d’accomplir ce que toi tu voulais tant m’éviter : le dégoût de la vie. Je ne peux plus dire ces mots tant aimés, je t’aime, je t’aimais… Un autre s’est chargé de placarder mon cœur sur l’autel du sacrifice. Un autre s’est chargé de me détruire. Et, mon dieu, comme je suis soulagée que ce ne soit pas toi. Mon tendre, mon si cher et si regretté, premier amour et premier amant… – Pardon… murmures-tu dans mes cheveux. Pardon, pardon, pardon… Je refoule un sanglot. Ce n’est plus ni tristesse ni haine que j’essaie d’endiguer, à présent, mais seulement la pénible certitude d’avoir tout raté dans ma vie. Je suis si jeune, mais je me sens si âgée, déjà. Pourtant, je ne dois pas m’apitoyer sur mon sort ; on ne peut pas se lamenter des calamités que l’on a soi-même déclenchées. Pardon. Ce que tu me demandes, c’est si éloigné de ce que je ressens désormais. Je suis une grande fille qui a vécu pas mal de mauvaises choses. Et je peux te dire, Mickey Mouse, je peux t’affirmer qu’ici il n’y a nulle clémence à concéder, et nulle haine à entretenir. C’est tellement entre les deux, tout ça. Je ne suis pas en position de pardonner à qui que ce soit, et surtout pas à moi-même. Quant à la haine, inutile de m’éterniser sur ce sujet : quand on a ...