Prélude - Deuxième partie
Datte: 02/10/2017,
Catégories:
amour,
mélo,
amourpass,
... l’humanité toute entière. Et les limites de l’émotion humaine sont tout aussi infinies que le ciel, Mike. Crois-moi, j’en connais un rayon. Que ce soit par l’élévation ou par la chute, je me retrouve toujours au point de départ : le milieu. On peut avoir accès à tant d’extrémités, tant de bonheurs et tant de souffrances, tant de dilatations heureuses dans l’âme, et tant de blessures à jamais ouvertes, plaies suppurant leur peine comme du pus suintant d’une cicatrice mal refermée ; on peut aimer et haïr si fort, accomplir tant d’exploits, ou stagner dans ses actes les plus bas… On peut comprendre tant de choses, et tant de choses peuvent résister à notre esprit de compréhension… On peut aimer si fort, et d’un seul coup, ne plus aimer du tout, se foutre royalement de ce qui nous procurait auparavant tellement de plaisir… C’est ce qui nous est arrivé, bien sûr. Donner son corps, donner son cœur, donner son âme, et ne recevoir que cette indifférence qui glace les membres… et sombrer dans cette torpeur qui nous empêche de sentir, ressentir, et au final, nous empêche de vivre. Je sais que tu pourrais comprendre, si je te disais toutes ces choses. Mais pourquoi rappeler à notre mémoire ce qui nous a blessés si violemment ? Avoir tant donné et tant perdu, avoir tant embrassé et tant pleuré ; avoir brassé tant de vide et enlacé tant de bras ; avoir tant marché et tant erré, mille fois, sans but, parmi les affres de la douleur ; avoir tant joui et tant crié de dépit ; et c’est vrai, ...
... oui, tant aimé et tant haï… et après ce parcours de combattant, se retrouver nu devant son passé, sans chercher à comprendre, sans chercher à apprendre, sans chercher à recommencer. Être au milieu de tout, et être au milieu de nulle part. « Recommencer quoi ? » pourrais-je ajouter. La seule force qui nous pousse vers l’avant, c’est ce désir ultime et éperdu de consolation. Se jeter à corps perdu dans la recherche de la consolation est un travail si épuisant qu’il en devient usant. Abusant de notre énergie. Voilà tout ce qui nous motive, n’est-ce pas. Cela tient en si peu de mots. Et c’est si peu de choses, en vérité. Mettre tant de distance entre le ciel et moi, et me rapprocher si près de la chaleur humaine, comme pour conjurer le sort. Écrire pour se soulager, parler, manger, dormir, coucher avec n’importe qui, c’est si triste et si nécessaire. La quête effrénée de la consolation. Celle qui recouvrira nos mauvaises expériences d’un voile de douceur et de pitié, et qui en effacera le caractère destructeur. L’éternel besoin de consolation, Mickey Mouse. C’est ce qui me dépose entre tes mains, c’est ce qui me laisse sans décence et sans défense devant ton pouvoir de commisération. Je m’abandonne, je m’en pardonne, et je me donne à ta sympathie comme on se jette au feu pour purifier son esprit. Le sacrifice est aussi intellectuel que corporel. Fais-en ce que tu veux. Que puis-je vivre de pire que cette terrible sensation de ne plus exister ? Consoler et être consolé, tout tient ...