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Souffler n'est pas jouer (1)
Datte: 10/06/2020, Catégories: Partouze / Groupe
... et tous les espoirs sont donc permis. La main repasse à Caroline. Elle avance lentement vers le jeu. Elle s’appuie sur la table, lève un peu sa jambe droite, positionne sa main sur la canne, puis ses doigts viennent en soutien de celle-ci. Elle fait aller d’avant en arrière, le manche qu’elle tient, et il coulisse parfaitement à l’aise, sur le chevalet improvisé. La bille blanche s’élance, roule rapidement pour venir heurter dans un angle improbable l’autre globe immobile. Pas un vrai choc, juste un frôlement qui fait partir le boulet vers une niche, au milieu de la table. Huit yeux ne quittent pas le parcours poussif de cette chose brillante qui vient embrasser le bord du trou, semblant ne pas vouloir y entrer. Elle vacille, en tourbillonnant sur elle-même, et finalement quitte la surface verte devant les quatre personnages tendus. Il n’a y plus qu’une seule balle, face à la blanche, en l’occurrence la noire, qui doit toujours rester la dernière, sous peine de pénalité. Celle-ci est déjà idéalement placée et il n’a y aucune raison pour qu’elle ne finisse pas sa course dans une poche. Ray qui tenait une craie pour peaufiner le bout de sa canne a arrêté son geste. Les trois hommes doivent à cet instant se dire que la femme ne leur appartiendra pas ce soir. Elle, la dame, tente de calmer son cœur dans sa poitrine. Si elle met cette boule au fond, elle aura gagné. Et c’est normalement immanquable. Plus personne ne bouge. Caroline lève les yeux vers Ray. Beau joueur, il lui ...
... sourit. Il se dit qu’il passe à côté d’une belle occasion. Cette salope qui va jouer est superbe. Sa croupe qu’elle tend à chaque fois qu’elle se positionne est une invitation à la toucher. Elle reste un long moment avec son regard dans celui de ce mec qui finalement lui plairait bien. Il a de larges épaules, des traits fins et il est souple, animal presque. Le genre d’homme qui lui fait de l’effet. De surcroit, l’enjeu lui a donné des sueurs froides. Bon, ce n’est pas le tout, mais il lui faut boucler la partie. Elle fait corps avec sa canne, ses yeux sont le prolongement de son âme et ce qui se prépare là devient un moment étrangement électrique. Elle est prête. Ses gestes sont sûrs, méthodiques, précis. Il y a bien ce cœur qui bat trop vite, mais c’est du gâteau ce dernier coup. Il ne faut pas que sa main tremble, elle doit simplement doser juste sa frappe à l’aide de la blanche. Quand elle cogne, elle reste affalée à l’endroit où elle se trouve. Elle voit sa touche qui fait valdinguer la dernière bille vers le coin droit, comme prévu. Celle-ci croule dans l’orifice qui l’accueille. Mais elle ne bouge pas. La balle d’attaque continue elle aussi de courir sur le tapis et elle ne prend pas la bonne direction. La voici qui tape la bande gauche, revient vers le centre et... non... tombe dans le trou qui se trouve au milieu de la bande. Elle devient toute rouge. Caroline sait que cette faute vient de lui couter cinq points ce qui en fait la perdante de ce rack. Ils se sont tous ...