L'Ame Soeur
Datte: 14/06/2020,
Catégories:
h,
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inconnu,
prost,
hépilé,
complexe,
bizarre,
magasin,
boitenuit,
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hsoumis,
hdomine,
humilié(e),
contrainte,
BDSM / Fétichisme
chaussures,
Transexuels
Masturbation
rasage,
facial,
Oral
double,
Partouze / Groupe
fsodo,
hsodo,
policier,
Je dresse la carte de ma terre promise. Je retrace dans son giron le chemin passionnant que j’avais si longtemps dû suivre, des premiers tâtonnements aux portes de son indifférence feinte, au coup de grâce qu’elle me suppliait de lui asséner. Excitée sous la caresse de la mine, sa fève se gorge de lymphe. Flatté à son tour, le clitoris fraîchement éclos s’exaspère. Lui faisant perdre son capuchon, je lui fais perdre la tête pour qu’elle s’écartèle et me hèle comme une pestiférée. N’y tenant plus, je m’apprête à souiller mon chef-d’œuvre d’une empreinte indélébile lorsqu’un doute me traverse l’esprit. En lieu et place du don magnifique qu’elle m’avait maintes fois concédé, je crois voir un iris en train d’éclore, à moins qu’il ne s’agisse-là que d’un papillon tout juste extrait de son cocon. Pour en avoir le cœur net, je mords la chose à pleine de dent. L’aride sécheresse de la feuille de papier me fait déchanter. Je ne contemple qu’une simple empreinte de graphite que, par simple convention intellectuelle, mon esprit considère comme vulviale. Panique, ce sexe n’existe pas. Je bande pour un leurre. Mon désir lui-même n’est qu’illusion. Existe-je seulement moi-même ? A bout, je balaye toutes mes feuilles d’un ample revers de la main. Comme chaque soir, le fou furieux du dessus a fait vroum-vroum pour aller suivre la baballe sur écran géant. Cet imbécile heureux a cet avantage d’être à l’abri de l’angoisse qui m’habite. Sur la table débarrassée, il n’y a plus rien qu’une ...
... pauvre nappe râpée. Rien n’existe. Tout n’est que convention. Mes stylos à encre de Chine roulent à terre en marquant la moquette de sombres éclats. À mes pieds s’étalent mille et un dessins, planches inachevées et croquis raturés. Il y en a partout. À défaut de pouvoir un jour terminer ma BD érotique, je pourrais toujours tapisser les murs de ma piaule avec, mais à force de réinventer des femmes qui n’existent plus, j’ai fini par passer à côté de ma vie. Dans la lumière tamisée de ma piaule barricadée, les ombres sournoises reflètent mes désirs illusoires. Tout cela n’existe pas. Assez pour aujourd’hui. Je n’ai plus qu’à rejoindre ma couche immensément vide de toute conquête et attendre que la faucheuse vienne me baiser à mort. La Mort n’est pas venue. Le soleil pointant au travers des persiennes a fini par me tirer de mon rêve. Le plafond comme unique paysage, je recherche au fil des lézardes les petites fées de ma nuit. Le jour scélérat les a malheureusement chassées de mon champ de vision. Mon regard glisse à tout hasard sur les fleurs géantes de ma tapisserie, au cas où l’une de mes naïades se serait cachée nue dans cette jungle naïve. Peine perdue. Je jette un œil à l’horloge digitale. Les chiffres lumineux se gravent sur ma rétine sans que je puisse les rattacher à quoi que ce soit d’intelligible. Le temps m’échappe. J’entends au dehors les enragés du volant courir après leur bifteck. Leur quête n’est plus la mienne. Depuis mon licenciement sec, je n’ai plus l’envie de me ...