L'Ame Soeur
Datte: 14/06/2020,
Catégories:
h,
fh,
hh,
fhh,
ffh,
grp,
hbi,
inconnu,
prost,
hépilé,
complexe,
bizarre,
magasin,
boitenuit,
voiture,
hsoumis,
hdomine,
humilié(e),
contrainte,
BDSM / Fétichisme
chaussures,
Transexuels
Masturbation
rasage,
facial,
Oral
double,
Partouze / Groupe
fsodo,
hsodo,
policier,
... lever ni même d’ouvrir mes volets. J’ai assez vu le mur de grisaille du dépôt d’en face. Je ne demande plus aujourd’hui qu’à trouver le sommeil. Hélas, le voisin du dessus a rallumé sa radio. Sur ses ondes sévissent vacances à crédit, voyages aux Bahamas, et bonheur à deux en trois fois sans frais. Je voudrais être sourd. Il y a longtemps que je n’emploie plus la seconde personne du pluriel, et de mes amours envolées, il ne me reste que ces relents de foutre rassis qui parfument ma chambre. De guerre lasse, j’extrais une Gauloise brune de mon paquet bientôt vide et fais des ronds de fumée. Les bouffées volatiles se tortillent, esquissant au gré des arabesques et des doubles saltos des formes chimériques. Culs furibonds, cambrures baroques et exubérances mammaires se dessinent au-dessus de ma couche. Je revois dans ces volutes les déhanchements lubriques d’une putain étirant vers les nues sa femelle insolence. Les filets blancs de ses bras se prolongent en fils de marionnettiste. À ses pieds, les spirales de fumée se font queues monstrueuses. Leurs distorsions lactées déchirent l’air. Elles cour-jutent. Leurs serpentins blancs dessinent des constellations crémeuses avant que leurs derniers jets ne retombent en molle déliquescence. À mon tour, je répands mon baume d’albâtre sur mes draps poisseux. À peine réveillé, je suis vidé de ma seule réjouissance et je n’en peux déjà plus de vivre. Ma piaule est un cul-de-sac, ma vie, une impasse. J’ai envie de fuir ce cloaque, mais pour ...
... aller où ? Je daigne me lever pour me nettoyer un peu quand une douleur m’assaille à la cuisse gauche. Sur ma peau blême, de longues éraflures me sautent aux yeux. Dans quel bar glauque ai-je traîné mes guêtres pour me mettre dans cet état ? Je n’ai pourtant pas mis un orteil hors du lit depuis hier après-midi et ma dernière grosse cuite remonte à une dizaine de jours déjà. Dans la salle de bain m’attend l’épreuve de la glace. Ma silhouette longiligne fait peur à voir, je suis maigre comme un clou et mes jambes ressemblent à des échasses. Pourtant, il me reste encore une certaine fraîcheur et une chevelure à peu près abondante. Etudiant, on me qualifiait de « romantique ». Cela faisait toujours fondre les filles, ce mélange de virilité et de fragilité, mais aujourd’hui, mes yeux cernés, fatigués, éteints, n’y croient plus. Et cette balafre à la cuisse ? Comment ? Qui ? Pourquoi ? Mon Dieu, mon crâne, j’ai une de ces migraines ! Je m’affale sur le rebord de la baignoire. De ma verge effondrée bave un mince filet blanchâtre. Je contemple mon dérisoire orgueil ruiné par son propre poids. La déchéance de mon corps me fait horreur. Mon cher Emmanuel Nadal, quel romantique vous faites ! me dis-je en moi-même. Je me prends la tête entre les bras et retiens un cri, puis, à cran, tous les muscles de ma bouche se relâchent en laissant échapper un hurlement hystérique. — Asseeeeeeeeeeez !!! Sans pouvoir me maîtriser, j’empoigne vigoureusement le séchoir à linge métallique et fracasse le ...