Addicte (6)
Datte: 16/08/2020,
Catégories:
Lesbienne
... suite, chère Axelle. Le regard vert magnétique pétillait d’impatience, non d’angoisse, je retournai sans attendre à la projection privée. Les néréides sous mes yeux éberlués en vinrent aux jeux de mains et de bouches dans de tendres corps-à-corps. Rien de comparable avec les vidéos sur le Net sensées apprendre aux femmes à se donner du plaisir, leur abandon se voulait d’une douceur incomparable, sans fard ni tabou. Talya patienta, la joue sur mon épaule, attentive à la moindre de mes réactions. Un sein ferme écrasé contre mon bras, je m’enivrai de son parfum. Elle savait capturer une émotion, prendre un geste sur le vif, saisir une perspective. Davantage que l’œuvre d’une artiste, ces photos étaient sa manière de participer à leur étreinte amoureuse. La dernière prenait en plan rapproché un visage aux traits contractés, les narines dilatées, les lèvres pincées, les yeux démesurément ouverts sur le néant. Mon cœur chercha à s’évader de ma poitrine. – Elle a vraiment… ? – Joui ? Oh oui. Il arrive parfois que certaines pulsions exhibitionnistes se révèlent au cours d’une séance de pose. – Tu maîtrises ton art à la perfection, bafouillai-je. Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau ni d’aussi sensuel. C’est de la magie. Commet tu fais ? – Merci, soupira Talya soulagée en effleurant la paume de ma main d’un baiser léger. Je pense que pour bien photographier un modèle, il faut l’aimer. La soirée à la discothèqueLe Rive Gauche au cœur de Saint-Germain-des-Prés se finit relativement tôt. ...
... Talya, qui n’avait eu de cesse de me photographier au comptoir et sur le dancefloor, ne commit pas l’impolitesse de vouloir me raccompagner. Un simple bisou sur la joue suivi d’un « Merci pour cette excellente soirée, à demain » aurait brisé le charme entretenu avec soin depuis nos retrouvailles à la galerie. Je retournai libérée de mes complexes à l’hôtel, la réceptionniste programma un petit déjeuner pour deux à 9 heures puis nous souhaita une bonne nuit avec courtoisie. Nous allions coucher ensemble, elle le savait et s’en moquait. La haute société ne s’encombrait d’aucun complexe loin du regard public, c’était la règle. Cette attitude jugée hypocrite jusqu’à présent me convenait ce soir. La suite dans les tons de la réception me laissa perplexe. J’avais pensé à une chambre spacieuse, pas à pénétrer dans un véritable petit appartement de 24 m2. Talya se dirigea aussitôt sur un meuble laqué accolé à un petit réfrigérateur, le bar était plein. – Qu’est-ce que tu veux boire, champagne ou quelque chose de plus fort ? Cela ne se remarquait pas dans son attitude ; pourtant, entre la réception, le restaurant et la boîte, l’alcool avait coulé à profusion. Je décidai de donner l’exemple, abuser ne m’apporterait rien. – Un Perrier plutôt. On but dans le salon en silence. L’eau pétillante me réhydrata un peu, Talya se permit une vodka sans glace, aussi sans effet visible. Le comportement de cette femme, tour à tour réservé puis passionné, n’avait de cesse de m’intriguer. Était-ce un ...