1. Louise - La neige


    Datte: 13/10/2017, Catégories: fh, inconnu, froid, Oral

    ... passages très raides. Nous évoluons maintenant sur une croupe arrondie qui mène vers le sommet. Le paysage est très limité par les écharpes de brouillard qui se baladent et le plafond nuageux tout proche. Après deux petites heures de montée, nous atteignons l’épaule près du sommet, où il faut laisser les skis. Il reste dix minutes de rocher facile que nous gravissons pour le plaisir de fonctionner, car le panorama est totalement cotonneux. La redescente vers l’épaule est prudente, parce que le rocher est glissant et l’itinéraire un peu exposé. Nous grignotons nos vivres de course, et Bruno sort une thermos de thé à la bergamote qu’il a préparé sans me le dire. Un petit bonheur ! Pour descendre, nous évitons la trace de montée, qui forme un superbe tableau à la Samivel. La neige est véritablement divine, mais avec le jour blanc, il faut être prudent, et nous dansons lentement en traçant de belles sinusoïdes qui se caressent ou s’enlacent, tant que la pente est raide. Ensuite, c’est la godille jouissive et légère jusqu’au chalet. On met bien peu de temps pour descendre ce qu’on a longuement monté ! Nous ne disons rien, mais chacun a apprécié les qualités de skieur de l’autre. Je vérifie d’un coup d’œil qu’il n’y a pas de nouveaux arrivants. Autant hier je pestais d’être envahie, autant aujourd’hui j’apprécie la compagnie de Bruno… et n’en souhaite pas d’autre. Bien souvent femme varie. Je fais à nouveau fondre un monceau de neige. Puis nous nous offrons un petit complément de ...
    ... repas en débouchant la bouteille. Santé prospérité ! Ensuite, je m’offre une petite sieste pendant que Bruno vadrouille dans les environs à la recherche de traces d’animaux. En fait, il revient une heure plus tard en n’ayant vu qu’une trace de renard. Moi, j’ai attaqué « les enfants de la terre », et je suis partie avec Ayla dans les steppes désertes vers sa vallée. Je n’ai aucun mal à m’identifier avec cette belle héroïne positive ! Je dois admettre que mon enfance a été un peu plus facile… Sur le soir, une petite bise s’est levée, et le ciel se dégage rapidement. Les sommets prennent une teinte saumonée qui contraste avec le bleu sombre du soir. Toujours pas de visiteurs (youppie !). La température est maintenant vraiment douce dans le refuge, et j’en profite pour me faire une vraie toilette avec une partie de l’eau chaude, après avoir réinstallé le paravent. Je dénoue et peigne mes cheveux qui ondulent. Pendant ce temps, Bruno a mis le nez dans mon livre. Le pauvre ! Il touche là à une drogue dure. Il ne voudra plus me le rendre… Eh non, quand j’émerge, il prend la « salle de bain » à son tour. J’ai envie de le guigner pour le taquiner, mais jusqu’à présent, il m’a fiché une paix royale, et je rejoins Ayla. Le repas, aux chandelles comme il se doit, ne relève pas de la haute cuisine, mais l’appétit et l’ambiance en font un modeste festin. Nous en sommes arrivés à parler de nous un peu plus franchement. Les petits contacts « accidentels » lors de nos déplacements se sont ...
«12...567...10»