À poil !
Datte: 28/10/2020,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
forêt,
pénétratio,
humour,
policier,
aventure,
nature,
... Geneviève. — Ils arrivent ! D’en bas, un appel nous parvient : — Klaus ! Où t’es ? « Flûte ! », me dis-je en faisant demi-tour et en reprenant mon exercice de grimpette. Ma collègue a pris de l’avance. La peur semble lui donner des ailes, et je mets plusieurs minutes à la rejoindre. — Qu’est-ce que vous foutiez ? questionne-t-elle. Vous l’avez achevé ou quoi ? J’ouvre la bouche pour lui répondre, mais un bruit de moteur, au-dessus de nous, attire notre attention. — Y a une route, là-haut, dis-je. Un véhicule s’arrête, le moteur continue de tourner au ralenti. Une portière claque. Une voix, en haut : — Klaus ! ? «Le 4x4 ! » me dis-je. — C’est le troisième mec, je chuchote. Il a fait le tour avec la jeep !— Klaus ? … José ? … appelle la voix. D’en bas, nous entendons ledit José répondre : — On est en bas ! Klaus a pris une pelle !— Et eux ? Ils sont où ?— Quelque part entre toi et nous ! Reste en haut, on va les coincer ! J’attrape Geneviève par le bras, et lui indique la gauche. — Allons par là, doucement et sans bruit. Nous nous coulons entre les buissons, à demi courbés, veillant à ne pas faire rouler de pierres. Plus loin, nous entendons les bruits des pas de nos poursuivants, des craquements de branches et des voix qui s’interpellent. — Ils vont bientôt se rejoindre, dis-je, et ils devineront qu’on est partis sur le côté. On les aura à nouveau aux trousses.— Ils devront chercher le bon côté ! Elle s’arrête et me regarde : — Ils vont peut-être penser qu’on est passés de ...
... l’autre côté du chemin d’en haut, ajoute-t-elle.— Ça m’étonnerait.— Alors, ce serait bien d’essayer d’y aller.— Peut-être. Avançons sans bruit, l’important est de les distancer. Nous progressons très lentement. Plus loin, nous entendons les bruits de pas et le bourdonnement de voix des trois hommes. — Avec le boucan qu’ils font, ils ne risquent pas d’entendre le nôtre, fait remarquer Geneviève. Elle regarde la chemise, que je tiens toujours en main. — Vous lui avez pris sa chemise ! Je la lève devant moi. Une chemise à carreaux en coton épais, sale et sentant la transpiration. — Une chemise d’homme, dis-je. Geneviève me fusille du regard. — Et bien, mettez-la ! Qu’est-ce que vous attendez ? Je la lui tends. — Tenez. Vous en avez plus besoin que moi. Elle se détourne. — Gardez-la et crevez avec !— Ne faites pas la fière, dis-je en la lui mettant sur les épaules. Elle pivote vers moi, me défiant du regard : — Vous croyez sans doute que je vais vous être redevable de quelque chose ? Que je vais me pâmer devant votre esprit de sacrifice ?— Je ne crois rien, dis-je en haussant les épaules. Vous êtes une insupportable pimbêche.— Et vous, un crétin de première ! Elle pivote et se remet en marche en enfilant la chemise, qui lui tombe à mi-cuisse. À cet instant précisément, les bruits cessent. Le ronronnement du diesel du 4x4, qui tournait au ralenti, s’arrête également. J’attrape ma collègue par le bras pour qu’elle cesse d’avancer, et m’approche de son oreille : — Ne bougeons plus, je ...