À poil !
Datte: 28/10/2020,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
forêt,
pénétratio,
humour,
policier,
aventure,
nature,
... souffle. Ils essaient de nous repérer. Nous nous accroupissons lentement, en essayant de garder l’équilibre malgré la pente et en nous abstenant de tout bruit ni parole. De longues minutes s’égrènent ainsi, dans un silence inquiétant, troublé seulement par quelques bourdonnements d’insectes et, loin en bas, le murmure du petit cours d’eau. Même les oiseaux se sont tus, troublés par notre présence. Brusquement, je sens la crampe assaillir mon mollet droit. Je déplace la jambe, pour la déplier, en grimaçant sous la douleur, mais mon autre pied se dérobe sur les cailloux, et je glisse et me rattrape du mieux que je peux, en m’accrochant aux buissons. Des cailloux dévalent la pente. Des cris nous parviennent, loin derrière. — Ils nous ont repérés ! dis-je en me redressant, tentant de me débarrasser de mon début de crampe.— Évidemment ! Maladroit comme vous l’êtes ! Inutile de chercher à nous cacher davantage ! Nous fonçons le plus rapidement que le permet le terrain, décrivant de larges crochets destinés à désorienter nos poursuivants. Nous entendons passer le 4x4, lentement, sur le chemin en haut. Nous décidons de remonter la pente, arrivons au bord du chemin comme la jeep jaune s’éloigne. Elle disparaît derrière un tournant. En vitesse, nous traversons ce nouveau chemin de terre et nous enfonçons dans le bois, de l’autre côté, tandis que le conducteur du véhicule manœuvre pour un énième demi-tour et repasse lentement sur le chemin, derrière nous. Nous nous dissimulons ...
... derrière la végétation, de ce côté où le terrain est presque plat, pendant que le 4x4 dépasse l’endroit où nous nous trouvons et s’éloigne dans l’autre sens. Nous décidons de reprendre notre marche, plus lentement, en évitant le bruit. Une heure plus tard environ, nous nous arrêtons, à bout de forces, au bord d’un enchevêtrement de buissons épineux. Nous nous glissons par-dessous, nous écorchant un peu plus au passage, et nous allongeons sous l’abri de végétation, silencieux, fourbus. Nous passons le reste de la journée terrés comme deux lapins dans leur terrier, tremblant de frousse, tandis que nos trois agresseurs parcourent les bois en tous sens à notre recherche. Finalement, les bruits s’éloignent, nous n’entendons plus le 4x4, et nous restons seuls, dans le silence, sans oser bouger encore. Lorsque la nuit tombe sur la forêt, nous sommes sûrs d’être à nouveau seuls, mais complètement perdus. Nous hésitons à nous remettre en marche, mais dans l’obscurité, nous ne pourrions retrouver le chemin. Je me recroqueville pour une seconde nuit. Geneviève me tourne le dos, elle s’est emmitouflée dans la large chemise. Je ferme les yeux, tremblant de froid, cherchant un sommeil qui tarde à venir. Je finis par m’endormir, et c’est une sensation de chaleur qui me tire, plus tard, de ma torpeur. Geneviève est tout contre moi, nue, le dos tourné, et nous nous partageons la chemise en guise de couverture. Aurait-elle éprouvé quelque remords pendant mon sommeil ? Elle soupire, se colle à moi. ...