1. L'Éden perdu


    Datte: 22/10/2017, Catégories: fhhh, jeunes, copains, vacances, pénétratio, confession, nostalgie, prememois,

    ... garçons. Nous avions entre 18 et 21 ans. À notre arrivée à Saint-Ferret, l’architecte en charge du patrimoine nous expliqua le travail qui nous attendait : précédant la restauration proprement dite d’une église romane abandonnée et à l’extérieur du village, nous avions à collecter les pierres et autres composants enfouis dans le sol du périmètre de l’édifice. Considérant que nous étions plus nombreux que nécessaire, il indiqua au Père Berland qu’une petite chapelle située en altitude, à trois heures de marche, au sommet d’un chemin de croix, avait un urgent besoin de notre diligence. Cinq garçons, Arlette et moi, nous nous sommes portés volontaires. De bonne heure le lendemain, accompagnés de l’ecclésiastique et d’un berger guidant deux ânes chargés de notre ravitaillement ainsi que des outils, nous avons rejoint un site grandiose. Située au bas d’un pâturage, en amont d’une forêt de mélèzes, la chapelle avait perdu son toit et les murs se délitaient, la charpente les maintenant s’affaissant. Notre tâche consistait à désassembler les pierres des murs et les numéroter pour permettre une reconstruction ultérieure. J’observais l’apparition d’un sourire pendant la description de l’emploi de son été. — Notre logement se trouvait être une vaste bergerie en pierres sèches mais, horreur pour le bon Père, le local ne comportait pas de séparation. Fixant un jeu de toiles, l’abbé s’empressa de préparer un carré pour les filles et sermonna nos garçons sur la sainte innocence des jeunes ...
    ... filles. Cette mise en garde alarma Arlette qui décida de son retour au camp de base. Comme le lieu me plaisait, j’annonçai que je restais et, qu’avec deux frères aînés, j’avais l’habitude de la vie avec des garçons… Poursuivre m’est pénible. Que penserez-vous de moi ? C’est une histoire très intime et osée.— Je vous écoute.— Et vous en tirerez des conséquences qui ne seront pas en ma faveur. Après un en-cas nous nous mîmes au travail sous un soleil ardent. En fin de journée, il nous fallut nous rafraîchir. La fontaine faite d’un tronc évidé n’était guère propice au décrassage aussi Philippe, ingénieux, capta l’eau au ruisseau et à l’aide d’un conduit dressé sur un pilier fabriqua une douche sommaire. Nus, mes compagnons se débarbouillèrent en maugréant de la température de l’eau. La vue de cinq éphèbes sous le soleil était plaisante et, par devers moi, je souriais de voir leur clarinette rapetissée en petite flûte sous l’effet du froid.— À ton tour, clama Antoine. Un bref instant, j’hésitai. Mais qu’avais-je à dissimuler ? Domptant ma pudeur, je bravai un jet froid qui me transperça. Je grelottai et tentai en vain de résister à cette onde boréale en me bouchonnant avec énergie. Étourdie et transie, j’eus l’impression de me défaire d’une partie de mon être alors qu’une jouissance physique, associée au détachement de ma raison, m’emporta. Combien de temps restai-je immobile, tétanisée, je ne saurais le préciser. S’avisant de mon visage qui s’embrumait, de l’espèce d’hébétude qui ...
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