Les lundis de Cendrillon, ou le grand théâtre du désir (4)
Datte: 06/01/2021,
Catégories:
fh,
fplusag,
jeunes,
copains,
profélève,
école,
volupté,
noculotte,
BDSM / Fétichisme
Masturbation
journal,
... bredouiller, de chercher mes mots, et surtout j’avais fait des efforts titanesques pour ne pas croiser le regard de mon élève. J’avais rendu toutes les copies dans un silence à peu près total. Lorsque était arrivé le tour de Stéphane, je n’avais même pas eu besoin de détourner la tête : il était lui-même tellement gêné, visiblement terrassé par sa propre audace, qu’il avait les yeux fixés sur sa table… Lorsque tous les élèves furent sortis, je vis Stéphane s’attarder volontairement à sa place, feignant de chercher quelque chose dans son sac de classe. Je me rapprochai de lui et m’assit sur sa table, un pied sur une chaise, l’autre jambe ballante : « Vous avez peut-être quelque chose à me dire, Stéphane ? — Moi ? Non, pas vraiment.— Comment ? Vous, si éloquent à l’écrit, vous vous retrouvez soudain muet ? Après quelques secondes d’hésitation, il répondit : — Eh bien, justement : je crois que ce que j’ai écrit se passe de commentaire, non ? J’en ai assez dit, trop dit. J’aurais mieux fait de déchirer cette copie… Enfin, oui, j’ai quelque chose à vous dire : je vous présente mes excuses. Je le regardai avec toute la gentillesse possible : — Vous savez que vous avez pris des risques en me rendant un devoir pareil… Ce n’est pas précisément, disons, académique… A ces mots, cette fois, il osa me fixer dans les yeux et me lancer, en souriant timidement : — Parce que vous trouvez que nous avons des relations académiques, Madame, depuis trois semaines ? J’étais bien mal inspirée, en ...
... effet, avec mon « académisme », alors que je risquais, dans quelques heures, de me retrouver entre ses mains… Pendant tout le temps que durait cette étrange conversation, je ne savais pas quelle attitude adopter : où étais-je ? Etais-je encore au lycée, est-ce que je parlais à un élève ? Etais-je déjà dans l’appartement de Franck, avec mon partenaire de théâtre ? Ou encore ailleurs, dans un autre lieu, un non-lieu, un lieu et un moment qui n’appartenaient qu’à nous – et peut-être, pour cette raison même, plus dangereux et imprévisibles ? Tantôt, j’adoptais le ton distant de l’adulte qui conseille son élève, tantôt je me sentais vulnérable comme une adolescente devant son amoureux. Je ne savais plus qui j’étais, ni ce que je voulais. Le sermonner ou l’embrasser ; qu’il parte, ou qu’il reste ; qu’il m’exprime ses regrets ou qu’il me prenne dans ses bras… Je me contentai d’un compromis boiteux, celui d’un aveu maîtrisé de mon trouble : — Stéphane, je ne vous demande pas des excuses. Ce ne serait pas honnête. Votre déclaration, en un sens, était très belle, très touchante. Vous savez écrire et je comprends votre amitié avec Franck. C’était juste un peu… inattendu, pas vraiment ce qu’on attend au bac, comme vous le savez, mais je ne vous en veux pas…— Vous ne m’en voulez pas ? Quelle couleur avais-je, quand je répondis : « Vous êtes libre, Stéphane, de m’écrire ce que vous voudrez, si vous continuez à être sincère et à me respecter… » ? — Vous respecter ? Si je vous respecte ? Mais ...