Huis clos : la renaissance de Laure - Histoires de Sexe

Huis clos : la renaissance de Laure

... file des complexes ! Je ne fais pas le poids… Elle se fait toute petite fille et se serre à nouveau contre moi, lève les yeux et me dit doucement en me prenant les mains : — Clara… tu la reverras ? Hein ? Je sais, elle est mieux… plus femme pour toi, je comprends… mais pour moi, c’est beaucoup… tu saisis ? C’est une garce, elle ne m’aime pas, elle me baise, mais ça me suffit, j’ai pas mieux… Nous y voilà… Que dire, que faire, sans froisser, sans trahir ? Elle aime Clara, ne veut pas la perdre, et moi j’arrive pour troubler sa relation, la troubler au point qu’elle se donne, à sa façon, comme pour m’éloigner d’elle… — Ecoute, oui je comprends… mais Clara c’est pas pareil ! N’oublie pas, c’est toi que j’aime, mais bon… Je peux faire l’amour avec elle, je ne te la prends pas et puis, un jour je partirai, ou elle se lassera, me jettera… et tout sera fini ! Elle soupire, me serre les mains, piétine, agacée. — Tu m’aimes et je ne peux pas te le rendre… C’est idiot ! Et dommage. Je voudrais bien… Tu me promets, au moins, on reste amis, vraiment amis ? Et puis tu seras peut-être le seul homme que j’aurai eu un petit peu, tu veux bien, nous deux, de temps en temps ? Je suis bien avec toi, peut-être, en insistant, je pourrais être à la hauteur… te rendre ce que tu me donnes, au moins la tendresse, du plaisir… Bien sûr je fonds ! Egoïste, je pense qu’après tout, deux femmes, pour les quelques mois qui me restent à tirer ici, c’est un bon plan. Clara, c’est sûr, se lassera, trop ...

... passionnée, trop indépendante. Quant à Ingrid, un amour impossible, mais quelques bons moments à passer à jouer l’initiateur… Je m’en veux d’être cynique et je le regrette immédiatement. La regardant, oui, je suis amoureux… Je ne veux pas lui faire de mal et surtout la respecter. La serrant très fort, le cœur dans la gorge, je lui réponds : « Amis, oui, on reste amis, on se voit quand tu veux, je te promets d’être doux… et ne t’inquiète pas pour Clara, je ne l’aime pas, c’est juste sexuel et provisoire… » C’est fort, je pense ! Comment en suis-je arrivé là ? Quand je ne serai plus dans cette ville, et plus tard, sûrement, je croirai avoir rêvé… A nouveau elle soupire : « Bien, comme ça c’est bien… » Un silence, un autre soupir et elle reprend en réprimant un sanglot : — Tu sais… eh bien, aujourd’hui, c’est Laure que tu as connue. Celle qui ne voudrait pas être Ingrid. Ingrid est froide et asexuée. Laure est une fille paumée, pas finie, complexée, homo… un peu conne aussi. Voilà qui est ton amie… même pas capable d’être une maîtresse, Ingrid est une salope. Tristesse. Cette fille à double personnalité, en fait mal dans sa peau, qui s’est créé une carapace… Je suis ému. Un pincement dans mon ventre me signale que, malgré tout, mes sentiments pour elle sont intacts… J’ai un rire intérieur : après tout c’est du style « paumé cherche paumée, pour relations et plus si affinités ! » o-o Nous sortons – enfin – de la douche ! On a dû vider les réserves d’eau chaude de l’hôtel ! L’inconvénient ...