1. Folies en rut majeur (1)


    Datte: 22/02/2021, Catégories: Divers,

    ... superficiels. Elle cherchait sans vraiment de but, les fruits qui pourraient l’intéresser. Alors qu’elle remplissait une poche de raisin noir, une voix se fit entendre derrière elle. — Ne prenez pas celui-ci, enfin si je peux me permettre… regardez, celui-là… son aspect n’est pas aussi joli, mais goûtez en un grain, vous verrez la différence. Aline sursauta aux intonations de la voix, reconnue aussitôt. Ça ne pouvait pas être possible ! Ce type, il ne pouvait pas se trouver là aux rayons des pommes, des bananes et des abricots. Elle leva les yeux et l’autre avec son regard marron semblait la transpercer. Il souriait et elle ne put s’empêcher de frissonner. Comment ne pas voir ce gars qui en bras de chemise suivait les courbes de son corps légèrement vêtu ? Le poignet au bout duquel pendait une gourmette venait d’attraper sa main et doucement, il la faisait descendre, pour lui faire reposer la grappe qu’elle tenait. Mue par elle ne savait quel instinct, elle laissait aller le geste. L’autre patte, celle libre du mec, s’approchait de sa bouche. La petite boule ronde et sombre qu’il tenait avançait vers ses lèvres. Celles-ci s’ouvrirent sans se poser de question. Il fit entrer entre les dents entrouvertes, le grain de muscat. Les mâchoires se refermèrent sans à coup et elle mastiqua le raisin. C’était vrai qu’il était rudement bon. Elle déglutit avec peine tant les évènements la surprenaient. — Alors ? Qu’en pensez-vous, un vrai nectar n’est-ce pas ? — Euh ! Il est bon oui ! ...
    ... Mais je n’ai pas gouté l’autre ! Alors dans ces conditions… difficile de comparer. — Vous êtes donc de ces femmes qui veulent toujours avoir le dernier mot ? — … ! — Eh bien ! Prenez un grain de celui que vous alliez acheter et si vous le trouvez meilleur, je vous offrirai le repas de midi ! — Et dans le cas contraire ? — Vous me devrez un café, à la cafétéria… La brune sans trop savoir pourquoi arrachait une boule violette à la grappe remise sur l’étal. Elle portait à sa bouche le fruit et devait convenir que le second était, de loin, le meilleur. — Votre verdict, Madame ? — Vous avez mérité votre petit noir. — C’est bien d’être honnête ! Je vous accompagne pour que vous finissiez vos courses ? — Non c’est terminé… je passe aux caisses et je vous rejoins. Elle poussait déjà son caddie vers l’hôtesse la plus proche. La file d’attente était quand même conséquente. L’autre sur ses talons ne disait plus un mot. Il se penchait pour déposer sur le tapis roulant, les articles contenus dans le chariot. Elle régla la note sans dire un mot. Puis galant, l’homme se saisit de la charrette pour qu’elle se rende en premier lieu à sa voiture. Quand tout fut mis dans le coffre, elle le précéda pour se rendre à la buvette. Aline marchait, se sentant épiée. Pourtant, un indéfinissable petit creux au ventre s’installait. L’homme la suivait en reluquant ses longues jambes. Elles étaient très belles, et les talons hauts de la femme les galbaient d’une bien agréable manière. — Un café donc ? — Oui ! ...
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