1. Sale journée


    Datte: 14/03/2021, Catégories: fh, ff, complexe, bizarre, Collègues / Travail toilettes, humilié(e), cérébral, massage, facial, Oral fdanus, humour, amourdram,

    ... non ? Maintenant, tu vas pas me coller aux basques parce que je t’ai fait mouiller ta culotte. On n’est pas du même monde. Je pensais que t’étais assez grande pour comprendre, mais j’ai dû faire une erreur. Oh, les meufs, toutes des tarées !— Mais Léa, je… je… peux… pas… bafouillai-je entre deux sanglots.— Oh, ta gueule ! Tu vas pas chialer, merde ! Des lesbiennes, y’en a plein le centre-ville. Faut sortir, le soir ! Tu cherches, tu trouves. Y’a pas d’mal à s’faire du bien, et pis comme ça, t’apprendras p’t être à lécher ! » Elle n’ajouta pas de « casse-toi » ni de « dégage », mais elle me claqua la porte au nez ce qui revenait au même et j’eus l’impression de me fendre en deux. Soudain, je sus ce qu’était la mort. J’ai une révélation à vous faire : après la vie, il n’y a rien. C’est comme un profond sommeil sans rêve. Si on se réveillait, on ne saurait pas dire si on a dormi deux heures ou dix ans. Sauf qu’on ne se réveille jamais. La feuille d’automne n’a pas conscience de la beauté de sa chute. On n’est plus. On ne pense plus. Je sais de quoi je parle. La mort, si elle était venue à moi en cet instant, n’aurait pas été une libération, mais la simple confirmation d’un état de fait. Je regagnai la rue comme zombifiée. Je traversai un boulevard sans même m’en rendre compte, ce qui obligea plusieurs automobilistes et un bus à piler brutalement. Des coups de klaxon et des injures fusèrent de tous les véhicules. Si j’avais trouvé un pont, je me serai noyée dans la Garonne, ...
    ... mais je tombai sur un bar et sombrai dans un fleuve de whisky. C’était du feu liquide mais sa morsure me fit reprendre conscience de mon corps. Au bout du quatrième verre, mon voisin de comptoir, un vieux pochetron puant, me demanda s’il pouvait m’offrir quelque chose. Je lui répondis en lui crachant l’alcool à la face, ce qui me valut de me faire vider du bar par le patron et ses fidèles piliers. Il me jetèrent sur le trottoir où je tombai à genoux. Je me relevai en titubant. Le sol tanguait et je les insultai. Il y avait un tel raffut dans ma tête que j’entendais à peine ma voix. Je leur criai qu’ils n’étaient qu’une bande de PORCS, que leurs femmes les faisaient tous COCUS avec d’autres GOUINES, que leurs mères SUÇAIENT LES COCHONS, que je CHIAIS dans le lait qu’ils avaient tété ! Ils menacèrent d’appeler la police, alors je m’éloignai en leur débitant une diarrhée verbale incompréhensible mélangeant sans subtilité insultes grossières et malédictions ancestrales. Je ne savais pas où aller. Je ne savais plus très bien où j’étais. La vie me conchiait. Les hommes, les femmes, les animaux, même les plantes semblaient me défier par leur vivacité, moi qui n’étais plus que cendres. Je regardais chaque homme et chaque femme comme s’il ou elle allait essayer de me baiser, là, sur place. Je me trouvais même étonnée qu’aucun n’osât le faire. Je doutais de tout, à commencer par ma propre existence. J’avais froid. Je grelottais en plein soleil. Je me sentais maigre. On aurait dit que je ...