Sale journée
Datte: 14/03/2021,
Catégories:
fh,
ff,
complexe,
bizarre,
Collègues / Travail
toilettes,
humilié(e),
cérébral,
massage,
facial,
Oral
fdanus,
humour,
amourdram,
... fendais la foule telle un spectre. Les gens m’ignoraient, ne me voyaient pas, mais s’écartaient si je m’approchais d’eux. Dans mon sillage ne subsistait qu’un air glacial, chargé de tristesse et de désolation, que la foule évitait encore. Ma peau était grise. Il me sembla sentir le vent sur mes os. Je devenais un fantôme glacé, une sangsue immatérielle dominée uniquement par un insatiable appétit de carnation, un parasite cannibale, avide d’énergie organique, condamnée à pomper l’essence vitale de ses proies fuyantes pour apaiser sa douleur de ne pas être. J’en repérai un bien vicelard. La quarantaine parvenue. Costume gris, tendu sur le devant. Un sourire de chacal. Alliance à l’annulaire, bien sûr. Il ne l’enlevait même plus pour aller aux putes. Il attendait devant une sanisette automatique, l’attaché-case à la main. La porte s’ouvrit, laissant sortir une vieille dame et l’homme disparut dans la machine. Je crois que je sus, un bref instant, que j’allais faire quelque chose que je regretterais, mais essayer de m’éloigner eût été comme tenter de me suicider en retenant ma respiration. Ma soif de substance était pire que l’odieuse agonie d’un junky en manque. Mon ombre se faisait plus claire. Je disparaissais. Je me plantai devant la porte. Quand elle s’ouvrit enfin, je repoussai le type dans la cabine et refermai derrière moi. Un peu paniqué, il chercha à se dégager mais je pris ses deux mains et les posai sur mes seins. Je lui léchai la joue. Sa sueur avait le goût de la ...
... peur, mais il se détendit un peu. Il commença à me malaxer la poitrine. Je ne voulais pas qu’il m’embrasse, alors je me mis à genoux. Mes jambes se posèrent dans une flaque de liquide froid que je refusai d’identifier. Les murs de la cabine vacillèrent. J’eus peur de m’évanouir. J’ouvris la braguette devant mes yeux et j’en sortis une queue flasque mais épaisse. Sans attendre, je fis rouler la peau vers l’arrière pour poser le gland décalotté sur ma langue luisante. Je réalisai que l’homme venait de pisser et que sa bite avait encore goût d’urine. L’odeur me fit tourner la tête. Je le pris lentement en bouche. Les murs tremblèrent à nouveau, puis les lignes de fuites de l’étroit cabinet se courbèrent lentement, mais inexorablement, en une focale délirante. Subitement, je vis l’homme comme dans un miroir tordu : les jambes et les pieds ridiculement petits, le tronc et la tête une seule grosse boule. La queue rose et brune, dont la base paraissait nettement plus étroite que la tête, sembla soudain mesurer plusieurs mètres. Je m’appliquais à la pomper et son volume dilata bientôt ma bouche. Puis, quand la perspective aberrante eut atteint les confins de l’inconcevable, l’entourage se dématérialisa brutalement. J’eus la très nette impression de tomber. Je sentais ma tête cogner régulièrement contre une paroi de plastique creux. Une chose vivante et chaude allait et venait entre mes dents. Tout avait disparu et je flottais au cœur d’un néant aussi insignifiant qu’absolu, une grande ...