Un soir à Paris
Datte: 06/04/2021,
Catégories:
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
Oral
pénétratio,
fdanus,
confession,
... dit-il en me désignant le verre vide sur la table basse.— Euh… La même chose que vous, s’il vous plaît.— Des glaçons ? C’est une très bonne marque. En Écosse, mettre de la glace ou de l’eau est considéré comme un blasphème.— Un tout petit peu, sans glaçon. Mon père m’a appris à boire le whisky, il me disait la même chose que vous.— Tout n’est donc pas perdu, si les jeunes femmes ont enfin une vraie éducation. Il saisit le flacon, qui devait à lui seul coûter une semaine de mon loyer et remplit mon verre sans tenir compte de mes instructions de modération. — Je n’ai rien mangé, je vais avoir la tête qui tourne. Comme s’il n’avait pas entendu ma remarque, il poursuivit sur mon papier. — Je viens de relire votre article, Popy ; il y a de bonnes choses, beaucoup de bonnes choses, mais aussi une certaine naïveté dans la forme qui nécessite d’être travaillée. J’ai fait quelques annotations qui devraient vous être utiles. Vous souhaitez qu’on en parle ? Il posa la pile de feuilles devant moi, sur la table. Se rapprochant, je sentis son parfum. Je n’aurais su dire lequel était-ce. Un léger goût ambré, fin et très masculin sans vulgarité ni prétention. Cet homme avait du goût. Il était particulièrement soigné. Ses mains étaient fines et parfaitement manucurées. J’ai toujours été sensible à la beauté de certains hommes. Pour être honnête, malgré ce que je déclare quand on me le demande, ce n’est pas forcement cela que je regarde en premier, mais c’est un détail qui ne m’échappe ...
... jamais, un peu comme les chaussures. Le papier était constellé de ratures, de remarques, d’annotations en marges, de flèches, de marques de soulignements diverses. Pas une ligne n’avait échappé à sa correction. — Je crois que ça va être nécessaire, lui répondis-je en esquissant un rire que j’aurais voulu détaché. Je ne voudrais pas trop prendre votre temps. J’ai l’impression que rien de ce que j’ai écrit ne vaut quoi que ce soit.— Pas du tout Popy, vous avez fait une excellente enquête. J’avoue avoir appris certaines choses que j’ignorais. Pouvez-vous me dire comment vous avez procédé ? Seriez-vous capable de restituer vos sources si nécessaire ? Voyez-vous, votre style est très bon, mais un peu trop littéraire à mon goût. Il vous faut travailler la forme, mais le travail dans son ensemble est de bonne qualité. Sandro se rapprocha de moi et m’expliqua par le détail la nature de chacune de ses corrections. Pour une fois, j’avais droit à une vraie leçon de la part d’un professionnel reconnu du secteur. J’avais l’impression d’être prise au sérieux. Tout ce qu’il me disait était marqué du sceau de son expérience, celle d’un homme qui avait fait et défait plusieurs dizaines de titres durant sa carrière. Je n’avais pas encore touché mon verre quand il se rejeta en arrière m’invitant à faire de même et me proposa de trinquer… À quoi ? — Votre carrière qui est devant vous. Il disait cela d’un ton empreint de nostalgie. J’étais très studieuse, nous travaillions depuis près d’une heure. Je ...