Le rêve de l'été
Datte: 08/04/2021,
Catégories:
fh,
inconnu,
vacances,
campagne,
amour,
revede,
Oral
pénétratio,
consoler,
occasion,
nature,
... prononcée par un homme entre deux âges dont les joues empourprées et le nez semblable à une éponge gorgée de sang indiquaient assez bien que dans ce bar il faisait office de pilier, fut saluée par des rires gras que j’essayai de ne pas entendre. Heureusement, le patron avait eu la délicatesse de ne pas y participer. J’osai me jeter à l’eau. — Justement, cette nuit j’ai dû, sans le faire exprès, camper dans un grand domaine, ce matin j’ai même croisé le châtelain.— Cela m’étonnerait, dit le patron, il est vieux et malade, il ne sort pour ainsi dire plus de chez lui.— Mais peut-être a-t-il de la famille ?— Pas que je sache, d’ailleurs son domaine, comme vous dites, se réduit au château et à son petit parc. Toute la forêt jusqu’au village est en terrain communal. Quelle tête avait votre homme ? Je lui fis une description rapide, en essayant de ne pas employer de termes qui auraient pu traduire que mon intérêt allait au-delà d’une simple curiosité, ne serait-ce que pour ne pas justifier les sourires goguenards des clients. Le patron demeura perplexe. — Je ne vois pas qui ça peut être, et pourtant je connais tous les habitants du coin. Un touriste ?— Il avait sans doute une petite idée derrière la tête ! Cette nouvelle saillie du pilier suscita l’hilarité générale. Visiblement, plus d’un ici avait « une petite idée derrière la tête », aussi, je réglai et je partis. Un terrible sentiment de déception m’envahissait alors que je roulais à nouveau sur les petites routes, au hasard, ...
... sans but précis. Je ne me le cachais plus, l’inconnu avait su, par son apparition soudaine, sa prestance, la douceur de sa voix, réveiller en moi quelque rêverie romantique profondément enfouie depuis mon adolescence. Mais il m’avait menti, pour une raison, grossièrement suggérée par le pilier, qui n’était que trop claire. Je me sentais trahie. J’avais honte, aussi : j’aurais accepté de me donner à cet inconnu, mieux, je l’aurais désiré. Certes, il ne s’était finalement rien passé. Mais ce soulagement m’apportait une autre honte, plus perverse et plus douloureuse aussi : il n’avait rien tenté, je n’avais finalement pas su lui plaire. Je m’arrêtai un instant sous un arbre, et pleurai à chaudes larmes. Dire que j’étais venue ici pour ne plus penser à mes déboires de cœur ! Enfin, le chaud soleil de juillet me fit une nouvelle fois du bien. Je devais chasser l’inconnu de mon esprit, sinon sous la forme d’une anecdote à raconter plus tard à mes amies, évidemment sous une forme très édulcorée à laquelle je ne tarderais sans doute pas à croire moi-même. Je me remis en route, en m’imposant une cadence suffisamment soutenue pour ne pouvoir penser à rien d’autre qu’à la fatigue qui prenait mes mollets, qu’à la sueur qui coulait de ma nuque le long de mon dos, jusqu’en bas, qu’au frottement de la selle, à travers le cuissard, sur mon entrejambe. Tant pis même pour les paysages toujours aussi beaux qui défilaient devant moi, c’était une fuite. Le soir venait, après une journée harassante. ...