La leçon d'Isabelle
Datte: 28/04/2021,
Catégories:
fh,
fagée,
jeunes,
frousses,
copains,
odeurs,
Oral
préservati,
pénétratio,
jeu,
init,
humour,
... note. Elle alla dans sa chambre, qui devait être de la même dimension que celle d’Audrey, minuscule. J’avais un exposé à préparer, je me mis dans la cuisine. Tout y était propre, il y avait un petit poste de télévision, de la vaisselle dans un placard, un réchaud à gaz, des casseroles dans un égouttoir à côté d’un évier de grès, un frigo avec des yaourts, du beurre et du jambon. Des conserves sous l’évier : cassoulet, petits pois, sardines, maquereaux au vin blanc. Pas d’autre vin que celui-ci, ces sobres demoiselles buvaient donc l’eau du robinet. J’allais dîner seul avec elle ! Voilà qui créerait un commencement d’intimité. Mais j’étais quand même bien moins certain qu’avant de partager sa couche. Et les minutes, que dis-je, les heures passaient en silence, convoi funèbre du temps. Cette fille ne mangeait donc pas le soir ? Je toussotai enfin devant sa porte close : — Anorexique Isabelle, si nous grignotions un tant soit peu ? Dormait-elle ? Déjà ! Et sans moi… Et voilà que je n’osais presque pas cogner à cette porte. Je le fis cependant, en pure perte. Elle ne pouvait quand même être fermée à clé ! Non, car elle céda sous ma main tremblante. Isabelle était assise sur la moquette, le dos contre son petit lit, un livre sur les genoux et des écouteurs dans les oreilles. Elle leva la tête, me regarda avec bienveillance, oh la gentille grande fille, et libéra ses conduits auditifs. — Hein ?—Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant— Tu as toujours aimé Apollinaire. Tu ...
... nous le récitais il y a trois ou quatre ans.— La chanson du mal-aimé !Un soir de demi-brume à Londres Un voyou qui ressemblait à Mon amour vint à ma rencontre…—Et le regard qu’il me jeta Me fit baisser les yeux de honte.— …Viens quand même suivre ce mauvais garçon qui ne veut ni ne peut manger sans toi. Elle avait voulu, par le ton donné à sa réplique, me faire en effetbaisser les yeux de honte. J’étais à sa merci, elle pouvait faire de moi tout ce qu’elle voulait. Ou plutôt n’en rien faire, hélas. — Je mange une tranche de jambon et un yaourt. Ta sœur se met là. Il y a des biscottes dans le placard à côté des assiettes. Il me fut impossible de lui dire que nul autre repas ne pouvait être aussi enchanteur pour moi que celui-ci, spartiate certes mais pris en sa divine présence. Je n’avais que trop fait le pitre, et cela m’interdisait de lui déclarer ma flamme. Alors, respect, adoration silencieuse, je balayerai, ferai la vaisselle et dormirai tout seul dans le lit de ma sœur. Isabelle me regardait en douce et souriait de temps à autre. Allons, tout n’était peut-être pas perdu. Oui, belle Isa, je ne suis qu’un jouet entre tes mains, et pour mon malheur, au sens figuré, mais ça pourrait changer car je n’ai pas dit mon dernier mot, tout va dépendre de nos souhaits de bonne nuit. — Laisse, je vais faire la vaisselle.— Mais non ! Balaye plutôt, si tu veux te rendre utile. Il n’y avait rien d’intéressant à la télévision, comme d’habitude. Il était déjà tard, il faudrait se lever le ...