1. Maîtresse de maison


    Datte: 08/11/2017, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... bière. - Cela vous arrive souvent d'aborder les femmes dans la rue de cette manière ? lui demanda-t-elle en attendant les consommations. - Souvent, non mais parfois oui, quand je vois une belle femme seule qui a l'air de s'ennuyer, répondit celui qui annonça se prénommer Martin. - M'ennuyer, moi ? Vous plaisantez ! - Pas du tout. Quelque chose en vous me fait dire que vous n'êtes pas satisfaite de votre vie et vous compensez par l'achat, la boutique, les soldes. Roselyne marqua un bref moment de silence. L'aurait-il percée à jour, ce gandin ? Serait-elle si transparente ? Elle feignit l'indifférence. - Toutes les femmes aiment faire du lèche vitrines. Je ne vois pas où est la frustration. Sauf de ne pouvoir pas tout acheter ce dont on a envie. - Alors, peut-être que je me trompe. Que faites-vous dans la vie ? Roselyne concéda quelques informations minimales pour satisfaire son interlocuteur et embraya aussitôt en l'interrogeant sur lui-même. Il avoua être comédien, au chômage "comme tout intermittent du spectacle", en rupture sentimentale et, il le dit avec une crudité qui l'estomaqua, "en recherche d'une aventure sexuelle avec une vraie femme". - Je vais vous décevoir, je ne suis pas à la recherche d'une aventure sexuelle avec un homme de vingt ans plus jeune que moi", lui répondit-elle abruptement. - Dommage. Mais que cela ne nous empêche pas de passer un petit moment agréable ensemble avant que je vous rende votre liberté. Et la conversation repartit sur des sujets ...
    ... divers, essentiellement les aléas de la vie de comédien qui finirent pas susciter un réel intérêt de la part de Roselyne. Si bien qu'une heure plus tard, ils se quittèrent en se faisant la bise... Roselyne pensait encore à cette rencontre imprévue en épluchant les légumes du repas dominical. Le soir même, elle s'était interrogée. Avait-elle eu raison de l'éconduire ? Tort de ne pas avoir sauté sur une occasion au fond assez tentante ? N'était-elle pas définitivement ligotée par ses préjugés bourgeois ? Elle regrettait de n'avoir personne à qui en parler. Ah si, peut-être. Denis, son collègue et ami, homosexuel patenté, qui lui faisait souvent des confidences. Oui, dès le lendemain, elle lui en parlerait à la cafétéria et solliciterait son avis... ****** Roselyne se souvenait presque mot par mot de leurs conversation. Lorsqu'elle raconta à Denis, devant un plateau repas, la manière dont elle avait été abordée par cet inconnu prénommé Martin, son collègue lui souffla : - Il était beau au moins ? - Disons qu'il a un certain charme viril. Il doit plaire aux femmes de son âge. - Et à toi ? - J'ai l'impression qu'on ne joue pas dans la même catégorie. - Tu es bien bête. Moi si j'étais abordé par un mec comme ça, je ne ferais pas ma mijaurée. Au lit direct. - Oui mais tu n'es pas marié et tu es homo. - Et alors ? Tu crois que d'autres femmes de ton âge auraient fait des manières ? Il ne te demandait pas du fric, au moins ? - Non, pas du tout. Il voulait juste coucher. - Il voulait te ...
«1234...7»