Le miroir aux alouettes - Histoires de Sexe

Le miroir aux alouettes

... ne sourit pas. Elle reposa la tasse sur le comptoir, et le fixa droit dans les yeux : – Prends une décision, concernant cettegamine, Maxime, lança-t-elle assez durement. Ne la laisse pas dans le doute, elle mérite bien mieux que ça, et tu le sais. On ne rêve pas toutes d’être traitées comme des chiennes ! Maxime se racla la gorge, évitant son regard. Puis un voile sombre passa sur son visage, tandis qu’il énonçait d’une voix blanche : – Jusqu’ici, elle n’a connu de moi que le plaisir et la douleur. Elle apprendra bien assez vite que c’est tout ce que j’ai à lui donner… Et il sortit sans attendre de réponse. Angela contempla un petit moment la porte close, puis murmura pour elle-même : – Ça je le sais bien, mon beau et cruel Maxime… Marie était en train de ranger la cuisine lorsqu’elle aperçut par la fenêtre la haute stature de Maxime dans la cour. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Lorsqu’il entra, elle essaya tant bien que mal de garder son calme. D’une main qui tremblait un peu, elle passa l’éponge sur le bar, et le regarda dans les yeux. Il semblait en proie à une agitation peu commune. Il avança vers elle, d’une démarche nerveuse, puis s’arrêta soudain, comme s’il avait changé d’avis. Ses yeux bleus luisaient d’un feu étrange, son visage hâlé était tendu. Elle reçut ce regard sur elle de plein fouet. – Maxime, murmura-t-elle sans trop savoir ce qu’elle allait lui dire. – Tes invités sont partis ? demanda-t-il d’un ton abrupt. – Non, pas tous. Il hocha la tête, puis ...

... largua son casque sur les coussins du canapé, et sans un mot, s’apprêta à sortir de la pièce. – Maxime ! appela-t-elle, au supplice. Il se figea net, sans la regarder. – Écoute, dit-elle laborieusement, je voudrais qu’on parle de… Mais elle s’interrompit en plein milieu de phrase, foudroyée. Il venait de lui lancer un long regard, à la fois rempli de colère et de douleur muettes. – Okay… souffla-t-elle, coupée dans son élan, stupéfaite. Il sortit et disparut de sa vue si rapidement qu’elle douta un instant d’avoir bien interprété ce regard. Regrettait-il vraiment ce qui s’était passé avec elle ? Le temps passa très lentement. Marie vivait une des pires journées de sa vie, malgré la présence de ses amis. Elle croisait Maxime de temps en temps, et ils se regardaient, souvent sans parler. Néanmoins, leurs yeux étaient chargés de messages si lourds que Naïma rougit en surprenant un de ces regards entre eux. – Ben dis donc, tu ne vas pas t’ennuyer avec lui, ce soir… murmura-t-elle à l’oreille de son amie. Marie n’eut aucune réaction. Étendues sur des transats, les deux jeunes filles se reposaient à l’ombre d’un parasol, au bord de la piscine. Marie essayait tant bien que mal de rester maîtresse d’elle-même, de ne pas se précipiter dans les bras de l’homme qu’elle aimait, et qui semblait torturé par d’anciens démons bien plus forts qu’elle. Ce combat qu’il livrait contre lui-même, allait-il le perdre ? Et elle, qu’y gagnerait-elle ? Il ne restait plus à leurs côtés qu’Alexandre et ...