1. Tranche de vie


    Datte: 15/08/2021, Catégories: romance, fh, couple, voisins, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... ne pas avoir leurs nuits gâchées par des enfants qui pleurent et qui ne semblent pas en tirer profit pour dormir etc., etc. J’ai laissé faire et dire. Finalement, c’est Valérie qui a eu le dernier mot : — Ou il est malade, ou il est amoureux, ce qui revient au même ! Que voulez-vous répondre à ça ? Le soir venu, mon fidèle mulet m’a ramené à la maison plus vite que d’habitude, m’a-t-il semblé. Prendre le courrier, trier, reprendre l’ascenseur. Sur le palier, rien. Pas un bruit. Ouvrir la porte. Tout de suite, j’ai vu le petit mot : « Oublié de te dire ce matin que j’avais un conseil de classe ce soir. Serai de retour vers 20 h. On dîne ensemble ? » Elle posait la question ! La réponse était pourtant évidente : je n’aurais pas imaginé qu’il pût en être autrement.« Mon bonhomme, tu as une heure trente devant toi pour démontrer que tu es un parfait homme d’intérieur. Action ! » Le temps de rentrer, de tout préparer, mettre le couvert, je l’ai entendue arriver. Elle est repassée chez elle, y a déposé ses affaires. Quelques minutes plus tard je prenais dans mes bras celle qui me manquait déjà trop. — J’ai faim : je mangerais tout un éléphant ! Enfin, un petit quand même.— C’est prêt ; quand tu veux.— Allons-y ! Elle portait encore sa « tenue de travail » : tailleur gris souris sur un pull ras du cou en mohair. La classe ! Je lui fis compliment de sa tenue. — Toujours des tailleurs pour le travail ? Je connais le rouge, maintenant celui-ci. Tu en as beaucoup comme ça ?— ...
    ... Quelques-uns. C’est pour me démarquer de mes élèves, toujours en jeans et sweat, avec des tennis plus ou moins arrachées. Certains sont plus grands que moi ; certaines sont aussi femmes que je peux l’être : ce n’est pas toujours facile de marquer la différence, et j’y tiens.— Ce n’est pas moi qui te le reprocherai.— Veux-tu aller te changer ? Je me sens quand même mal fringué, face à toi.— Ce ne serait pas plus mal, en effet ; un accident est vite arrivé. À tout de suite. Elle est revenue avec son jean et son tee-shirt blanc comme la veille, tout aussi séduisante, tout aussi femme. Nous avons dîné ; elle a trouvé le pâté maternel à son goût. Une fois la cuisine rangée, nous sommes passés au salon. J’ai mis un CD de Stan Getz. La musique a empli la pièce, chaude, fluide. Je me suis installé sur un fauteuil, l’ai prise sur mes genoux. Elle s’est blottie contre mon épaule. — Parle-moi de tes parents, de toi, de tes copains, de ton village. Je veux tout savoir. J’ai parlé longtemps. Je lui ai raconté la vie du village, les galopins qui chapardaient les prunes, cachaient les outils des voisins, tiraient les merles au lance-pierre, braconnaient les truites dans les ruisseaux. Je lui ai dit aussi les parents, la quincaillerie du bourg, les foires et les marchés, la famille, les repas de fête qui durent toute la journée, avec des tablées qui n’en finissent pas. Les rires et les pleurs, les mariages et les enterrements. Je lui ai dessiné mes paysages, le village, les sous-bois, les cultures. Je ...
«12...232425...49»