1. Tranche de vie


    Datte: 15/08/2021, Catégories: romance, fh, couple, voisins, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme

    ... avions un peu mis de côté depuis dimanche. Excités comme des gamins, nous nous sommes caressés sous la douche comme si nous nous découvrions pour la première fois, explorant nos corps à la recherche d’un plaisir que nous voulions fort. Arthur est venu voir l’origine et la raison de nos éclats de rire, soupirs et autres manifestations plus ou moins bruyantes, mais il nous a rapidement laissés seuls à nos jeux. Comme la première fois, je l’ai laissée faire au moment de notre fusion, et nous en avons tiré une jouissance longue, profonde, presque simultanée. Nous sommes repassés dans le lit, savourant les dernières caresses, celles d’après, que certains remplacent par une cigarette ou une activité débordante mais qui sont parmi les plus savoureuses quand on s’aime. Encore des cris, nos mains frôlant nos corps, déclenchant toujours frissons et envies. — Tu sais, me chuchota-t-elle, il va falloir prendre quelques précautions pendant un mois. Je ne nous vois pas encore à trois ; on est si bien tous les deux ! Je vais voir mon gynécologue lundi prochain, et après je prendrai la pilule. Mais en attendant…— C’est toi qui dis ; on fera ce qu’il faut. Tu as raison : c’est encore bien trop tôt pour penser aux héritiers.— Oui… Et puis… Je la laissai dire. Je sentais venir quelque chose d’important. Et elle m’a tout raconté. La petite fille élevée par ses grands-parents qui ne se sont jamais remis de la perte de leur fils, les années de primaire avec son grand-père comme instituteur, dans ...
    ... la classe unique d’un village perdu des monts du Forez. L’entrée en sixième, la pension, les retours pendant les week-ends entre deux adultes déjà bien usés pour leur âge. Le bac scientifique avec mention et la mort de la grand-mère. Le grand-père qui quitte la province pour oublier ou essayer de le faire à Paris. La fac. Le sport. Les copains. Le premier amour. La première fois. Le temps qui passe lentement, et l’accident : enceinte à 23 ans. Celui qu’elle aime qui la laisse tomber parce qu’il ne veut pas de l’enfant. La déprime, la tentation de suicide, la fausse-couche, l’hôpital, les services psychiatriques, la solitude, le grand-père complètement dépassé qui ne sait, ne peut – et peut-être aussi ne veut – rien faire pour elle : il a tant de mal à survivre pour lui-même… La reprise des études malgré les deux années perdues, le travail, le sport, son corps qui par moments a des exigences qu’elle ne veut ou ne peut satisfaire. Les coucheries à droite et à gauche avec des garçons et des filles. Puis sa décision d’arrêter tout ça. La fin des études, le remplacement dans le Nord, loin de tout. Seule. Toujours ses besoins et envies mal assouvis en solitaire. Puis un jour, une amie d’antan qui l’appelle, le poste possible à Paris, sûr, avec une titularisation à la clef l’an prochain. — Et toi qui débarques dans ma vie, chamboules tout, et me donnes tant de joie. Elle pleurait doucement, comme si une soupape avait lâché, libérant trop de solitude, de frustrations, d’amour refoulé. ...
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