Tranche de vie
Datte: 15/08/2021,
Catégories:
romance,
fh,
couple,
voisins,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
... le box, casque sur l’étagère, fermer les portes, ascenseur, rez-de-chaussée, boîte aux lettres, courrier, factures, pubs, tri rapide et poubelle pour ce qui ne m’intéresse pas. Coup d’œil sur les boîtes aux lettres. Rien qui ressemble à mon inconnue du matin. Tous les noms me sont familiers et je mets un ou des visages derrière. Retour à l’appartement, un peu déçu, peut-être même irrité ; bah, oublions ! Le week-end commence ; profitons-en. Je m’occupe de mon courrier, fais un peu de classement et allume une cigarette. Arthur vient me rendre une petite visite, fait inhabituel. Il se frotte à mes jambes et se laisse gratter la tête. Il semble même y prendre du plaisir. En tout cas, il ronronne comme un gros cube. Il me fait penser à une Harley. Puis il repart comme il est arrivé, nonchalant et dédaigneux, et s’installe sur le rebord de la fenêtre où il se lance dans une toilette soignée. Je me lève, allume la radio. FIP. 19 h 30, c’est l’heure du jazz sur FIP : 1 h 30 de musique ; enfin, une que j’aime. Sérieuse dans ses choix mais avec des animateurs qui savent rire et être détendus, et qui ne vous laissent pas entendre que, eux, savent alors que vous… Direction la cuisine ; inventaire du frigo. J’ai envie de quelque chose de rafraîchissant. Une canette me tend sa capsule : allons-y ! J’en ai à peine bu une gorgée en regardant Arthur continuer sa toilette qu’il se fait appeler par une voix féminine qui ne m’est pas inconnue. Celui-ci, toujours aussi dédaigneux, ne bouge ...
... pas d’un poil ; à peine une de ses oreilles réagit-elle un peu. La voix se manifeste à nouveau : — Arthur, tu viens ? Eh bien non, il ne vient pas ! D’un seul coup je reconnais la voix en question : c’est celle de mon inconnue du matin. Que fait-elle là ? Pourquoi appeler Arthur ? Un peu étonné, je ne bouge pas. Pas plus que l’objet de ses appels qui, visiblement, n’a pas envie de répondre. Quelques minutes passent. À nouveau la voix, avec une pointe d’inquiétude dans le ton. Arthur, lui, quitte la fenêtre et – chose jamais vue – traverse la pièce et saute sur le fauteuil face à la télé. Il s’installe sur l’accoudoir, pattes arrière pendantes, croisées sous le menton à l’avant. Je croise son regard. Toujours aussi énigmatique. Il me fixe, et contrairement à son habitude ne ferme pas les yeux. Il semble prendre un certain plaisir à la situation. Je me fais peut-être du cinéma mais je vois dans ses yeux une vague lueur d’ironie. Je me demande quoi faire. Le chasser ? Pas question ! Le prendre sous le bras et aller sonner chez son maître ? Avant que j’aie fait trois pas il se sera sauvé… Je décide de faire comme lui et j’attends, de plus en plus amusé par la situation. Elle a dû sortir sur le balcon pour appeler à nouveau. La voix est plus forte mais aussi plus tendue. Arthur ne se décide pas à obéir. — Bonsoir ; avez-vous vu mon chat ?— Bonsoir. Votre chat ?— Oui, Arthur. Je l’appelle depuis un quart d’heure et cette tête de mule ne vient pas. Ce n’est pas dans ses habitudes.— ...