En votre âme et conscience
Datte: 24/08/2021,
Catégories:
nonéro,
policier,
... tout raconté en des termes biscornus. Un jour, n’y tenant plus, j’aurais fait des avances très explicites. Elle me repoussa. Damien en eut vent. Michel Lambert ne supporta pas le refus de la jeune femme. Je n’ai pas supporté l’engueulade de Damien, je les ai frappés tous les deux, je l’ai tué lui et presque réussi à la tuer elle. Pas plus compliqué que ça, selon le barbichu. En ce troisième jour, témoignages sur le crime lui-même. D’abord madame Duvergoux, la voisine. Elle a entendu crier, elle a entendu des bruits de lutte, elle a appelé les flics. C’est tout. — Oui, Madame la Présidente, j’ai vu la voiture de ce monsieur devant la maison le soir du drame.— Il venait souvent ? demanda barbichu.— Oui Monsieur, il venait souvent chez eux. Selon moi, être célibataire à 35 ans, c’est louche. Rires dans la salle. Puis vinrent les policiers, quatre collègues de Damien. Ils m’avaient trouvé assis dans la cuisine, couvert de sang. Ils ne cherchèrent pas trop à comprendre, mais il ne faisait aucun doute qu’ils tenaient le coupable. C’était maintenant le tour du médecin légiste. Ce qu’il raconta n’arrangea pas mes affaires. Chaque coup porté avait provoqué des dégâts. Souvent importants : la mâchoire, la pommette, le nez, des côtes avaient été fracturés, la rate avait éclaté. Mais le coup le plus impressionnant était le coup à la mâchoire. J’avais tué un homme d’un seul coup ; je lui avais brisé la nuque en le frappant au menton. J’avais cependant continué à frapper, comme une ...
... brute sanguinaire. Il lui était impossible de dire quand la victime était morte. Dix fois encore la victime avait reçu des coups ; nombre d’entre eux auraient pu donner la mort. Je savais apparemment où et comment frapper. Laurène, quant à elle, avait eu le crâne fracturé. Sa tête ouverte avec un morceau de solive en épicéa, retrouvé sur les lieux. Mes mains étaient pleines d’échardes. Chaque soir je retournais en taule. Rachid me remontait le moral comme il pouvait, mais je sentais bien que le cœur n’y était plus, qu’il ne croyait plus guère à un miracle. Selon lui, il fallait s’attendre à prendre perpète, surtout que mon avocate semblait dépassée par les événements. — Tu parles, une avocate stagiaire commise d’office, elle ne fait pas le poids. Ce jeudi était le jour de gloire de l’avocat général. Tel un toréro dans l’arène, il allait procéder à la mise à mort. Non sans effets de manches, ou plutôt de muleta. — Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les jurés, vous avez devant vous un homme qui devait amener la culture à nos enfants. Un homme censé les éduquer. Or, qu’en est-il ? Cet homme vient de tuer de la plus monstrueuse des façons son meilleur ami. Un représentant des forces de l’ordre, un homme qui avait voué sa vie au service des autres. Il l’a tué d’un seul coup de poing. Imaginez la scène : un seul coup de poing brisant une nuque. Mais non content, il s’est acharné sur la victime. Frappant encore et encore, chaque coup eût pu être mortel. N’oubliez pas la ...