1. Carole W.


    Datte: 24/08/2021, Catégories: fh, Oral pénétratio, confession,

    ... et de tourisme, je peux lire « GIOTTO », « LES IMPRESSIONNISTES », « LA CALIFORNIE » et plein d’autres titres qui jettent. Il y aussi une étagère de livres de poches et une autre de volumes moyens. Tout en haut, il n’y a que deux photos qui se font écho dans des cadres aluminiums, une petite fille, la sienne j’imagine, et un jeune homme radieux (Claude ?). Je me fixe sur son grand sourire un instant puis je reviens m’affaler dans le canapé. En face, il y a un grand tableau avec un alignement de disques jaune et ocre qui vont en se rétrécissant jusqu’au milieu de la toile puis, d’un coup, le mouvement s’inverse. Cela fait bizarre aux yeux, mais c’est chaud et charmant. Carole W. revient après une demi-heure en chemisier de soie rouge et une petite jupe en soie ou en satin, de la même couleur. Elle se met à côté de moi : — Mon appartement t’a plu ? me dit-elle.— Énormément, lui dis-je, de ce que j’ai vu.— Tu bois quelque chose ?— Un whisky. Elle se lève et va tirer le tiroir d’un petit meuble blanc sous le grand tableau, puis ramène une bouteille de whisky et deux verres. — C’est ta fille ? lui dis-je, en pointant le nez sur la photo.— Oui, elle n’avait que quatre ans ! puis, après un petit silence : elle dort dans sa chambre, sinon elle t’aurait fait un bisou.— Seule ? lui dis-je étonné.— Elle a une nounou aujourd’hui, une jeune fille au pair, suédoise. Nous finissons nos verres et nous nous regardons. — On y va ? me dit-elle.— Où ? lui dis-je en regardant ma montre, il est ...
    ... plus de vingt heures.— Où tu veux, on peut revenir au Léon de Montparnasse.— Pourquoi pas ! Nous mangeons encore des moules et des frites et, entre les bouchées, elle me raconte sa vie, assez morne à la croire, surtout côté sentiments. Son mari, Claude, est un garçon charmant de son âge, ils se sont connus à l’école et ils ont passé quelques agréables années ensemble mais, quand le succès est arrivé, il a pris ses distances et depuis, chacun mène sa vie à part. Un grand classique. Je la regarde fixement, et décèle dans ses yeux de la vraie déception, des espoirs déçus, un certain désenchantement. Elle mastique, avale avec difficulté. L’émotion la submerge, elle s’essouffle et parle avec difficulté, elle bafouille. Je tente de changer le sujet : — On voit un film après.— Je ne sais pas, je ne suis pas trop cinéma.— On boit un coup, alors.— Oui, je préfère. Je baisse les yeux sur mon assiette, je n’ai plus le moindre appétit. Les frites baignées dans la mayonnaise et le trait de moutarde tiré sur le rebord de l’assiette commencent à me donner la nausée, et les moules qui nagent dans leur marmite en fonte ne font pas mieux. Elle n’a pas mangé grand-chose non plus, nous quittons le restaurant. Au bistrot, je prends encore deux whiskies, elle fait pareil. L’alcool commence à faire son effet, je ne vois plus que ses cuisses. Soudain, comme dans un rêve, le restaurant paraît s’éloigner, l’entourage et le décor se dissolvent, le bruit devient un lointain écho. J’ai mal à la tête, ...
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