1. Mama Tebah - Flor de Cuba


    Datte: 28/08/2021, Catégories: fh, fagée, grosseins, groscul, pénétratio, portrait, couple,

    ... que l’ensemble prenne cette belle couleur jaune et la consistance voulue, un civet saupoudré d’or. Elle se lèche les babines, certaine que Carlos ne pourra pas résister à un plat aussi appétissant.« Ça va lui reconstituer ses forces pour la nuit », se dit Mama bien décidée à l’épuiser. Le désir ardent de son homme, c’est l’ultime ingrédient à rajouter pour que ce colombo soit parfaitement réussi. Elle laisse le plat mijoter doucement sur le feu. Un peu après, elle entend du bruit dans la cour et la voix de Carlos… Par la fenêtre, elle reconnaît sa silhouette fine sous un large chapeau de paille. Il pousse la porte et lui dit : — Mama, me voilà. Il se tient droit devant la porte et lui fait son grand sourire édentée. Elle court vers lui avec une souplesse qu’on ne soupçonnerait pas vu son poids et ses rondeurs. Son corps de baleine a une légèreté d’oiseau ; en trois pas aériens, elle se jette dans ses bras. Elle a encore à la main son torchon de cuisine, et elle essuie la sueur du visage de son homme.« Quels yeux gentils il a, mon Carlos », pense Mama Tebah,« c’est vrai qu’il n’est pas très beau et qu’il n’a pas l’air très malin, mais il est gentil… » Des tas de fois, il vient vers elle, comme un petit garçon, pour lui demander des conseils et c’est aussi elle qui lui lit tous ses papiers. Car elle, elle sait lire, privilège intellectuel qui impressionne Carlos. Carlos il a vraiment bon cœur, pas comme ce salopard de deuxième mari qui la battait toujours. Il est métis et il ...
    ... a le teint plus clair que Mama Tebah. Il l’appelle « sa belle négresse d’amour ». Il est aussi sec et filandreux qu’elle peut être ronde et leur couple dépareillé ressemble à Laurel et Hardy quand ils déambulent ensemble bras dessus bras dessous, le dimanche après-midi sur le paseo del Prado. Il se tient droit devant elle et elle appuie son front contre lui. Sa pomme d’Adam proéminente fait le yo-yo sous le coup de l’émotion. Elle lui dit : — Tu es superbe mon Carlos, la campagne t’as fait du bien. Il s’est figé dans un sourire béat, un peu idiot à la vérité, un grand sourire édenté. Ses dents de devant sont toutes gâtées ; enfant, il suçait toujours de la canne à sucre…« Carlos tu aimes trop les douceurs », lui reprochait sa mère. C’est comme ça qu’il était, enfant, et c’est comme ça qu’il a grandi jusqu’à aujourd’hui, comme un grand enfant un peu naïf, qui sourit tout le temps et qui aime trop les douceurs. — Assieds-toi, lui dit Mama, je t’ai préparé un colombo de porc. Il s’installe à la table et commence à raconter comment cela s’est passé à Pinar del Rio ; que le tabac, cette année, promet d’être fameux ; que la récolte est bonne ; que le cousin vient d’avoir un nouveau bébé, qu’il s’appelle Tito. Elle l’écoute en vaquant à la cuisine, puis elle apporte les plats fumants. Elle lui remplit son assiette copieusement de riz, de haricots rouges puis de son incomparable colombo de porc. Elle prend une chaise pour s’installer non pas en face de lui mais tout à côté, tournée ...