Ma vallée (1)
Datte: 22/11/2017,
Catégories:
Divers,
... d’avance certain jour pour mieux jouer le lendemain. Putain qu’on était bien sur cet alpage, loin des hommes. On ne revenait au village que le samedi matin pour en repartir le dimanche soir. Trois mois de vie commune, on se complétait à merveille, on n’avait pas besoin de parler pour se comprendre, même pour tirer un coup sur ce toit. Il ne manquait rien à notre bonheur que la bénédiction de mes parents. Baiser, se soumettre à l’autre, le subir, putain qu’on était bien sur cet alpage. Mais, comme on dit, toute bonne chose à une fin. Le dernier jour, on fit une belle gaffe quand le propriétaire et notre patron vinrent voir le résultat. Nous étions torse nu, enlacé à nous embrasser quand ils arrivèrent à pied. On était pris la main dans le cul. Pour un peu, une heure plus tôt, ils nous surprenaient près de ce bassin, à poil à nous aimer comme des fous avant de nous laver en plongeant dans cette eau cristalline, pure, mais glacée. Le patron ne dit rien, se plaisant à nous sourire, comme s’il savait déjà tout depuis le coup du pneu crevé. Il se contenta de nous dire que nous faisions une belle paire et même sa meilleure paire. On n’allait pas le contredire. Quant au client, il fit le tour, inspecta chaque centimètre de sa toiture entièrement refaite et à l’ancienne. À chacun, il nous donna cent francs. Avec Véronika, après l’avoir remercié, on s’embrassa comme des collégiens et toujours torse nu. On s’en foutait qu’on soit à moitié à poil ou pas, nous, on s’aimait. Et cette ...
... fois, Véronika ne me fessa pas, sa main sur mon cul, elle me fit le même aveu que le jour de mes examens. Cela ne sembla pas déranger ni le patron et ni le client. On rentra de notre chantier fier de notre travail et encore plus amoureux. Un soir que je rentrais des cours, je retrouvais Véronika, mon patron chez mes parents. En les regardant, je devinais vite une chose grave. Mon patron, debout, me posa sa main sur mon épaule et ma mère se mit à pleurer. Pendant un moment, je crus que s’était parce que j’aimais ma douce Véronika. Mais ça, mes parents le savait, comment, je n’en savais rien. Non, c’était autre chose. Cette lettre que poussa Véronika, vers moi. Elle se mit à pleurer, elle aussi. Je ne lus pas la lettre immédiatement, je la serrais amoureusement contre moi. Enfin, vu son insistance, je pris le temps de la lire, sa lettre. Oh, elle n’était pas d’elle, mais d’un laboratoire du C.H.U. Plus je lisais, plus je me décomposais. Ma douce était atteinte d’un cancer foudroyant qui, d’après le professeur qui l’avait auscultée, ne lui laissait que six petits mois de vie. J’ai hurlé mon désespoir. Personne ne savait comment me calmer, j’avais la haine contre le monde, dieu et l’injustice qui frappait mon aimée. Alors, me servant un grand verre de vin que je bus d’un trait, je fis un serment, celui de veiller sur elle chaque jour jusqu’à son départ. Dans mes bras, ma douce se disait désolée d’être malade. Putain, je lui mis une de ces baffes pour avoir été désolée, ce n’était pas ...