1. Au temps de l'amour courtois - Épisode deux


    Datte: 28/11/2017, Catégories: fh, ffh, fplusag, jeunes, Oral 69, fsodo, historique, aventure, historiqu,

    ... couronne les hauteurs des collines environnantes et fait encore plus ressortir la pauvreté du couvert végétal, alors qu’un ciel blanc donne l’impression aux hommes et aux bêtes d’être engloutis par les nuées. Oui, on est bien au bout du monde. Le Christ a oublié cette contrée. Alors que le convoi s’engage dans une petite vallée encaissée et marécageuse, l’éclat de l’acier apparaît soudain au sommet d’une colline, puis des dizaines d’étendards surgissent et en quelques secondes toutes les hauteurs sont couronnées d’une longue ligne de guerriers frappant en cadence de l’épée ou de la lance leurs boucliers. Les voici enfin ces maudits Scots ! Par-dessus ce vacarme résonne le son grêle des cornemuses. Pétrifiés, les gens du convoi regardent cette multitude vociférante et agressive. Alors que les valets forment rapidement un cercle défensif avec les chariots, les chevaliers commencent à dégainer leurs lourdes lames, soulagés de pouvoir enfin en découdre, tandis que les archers et arbalétriers choisissent soigneusement leurs cibles. Enguerrand lève la main pour faire signe à chacun de garder son sang-froid. Ils ne viennent pas se battre, mais négocier. Il faut faire preuve de ...
    ... maîtrise, et ce d’autant plus que des dizaines de cavaliers dévalent les pentes dans leur direction. Enguerrand les regarde avec étonnement alors qu’ils encerclent le convoi. Ils chevauchent leurs poneys sans étriers, jambes nues malgré le froid. En guise de vêtements, ils portent pour se protéger du vent des capes à longs poils et des bourses pendent de leurs épaules. Avec leurs cheveux flottants et leur barbe blond-roux, leurs casques de cuir et leurs petits boucliers décorés de clous et de bossettes, ils confirment bien les récits qu’on lui a faits. Qui pourrait nier que les Écossais sont des barbares ? Un chef Scot maîtrise quelques mots de français et de mauvais latin, son discours est mélangé à du gaélique. Enguerrand, aidé d’un interprète local, comprend tant bien que mal qu’il l’invite à le suivre ; le convoi repart, encadré par deux longues files de cavaliers. Au bout de quelques heures, ils arrivent devant la forteresse du comte Angus, ce n’est autre qu’une motte castrale, semblable à celle qu’Enguerrand a connue dans son enfance. Du haut des palissades, le comte les observe. Il arbore un sourire mauvais. La négociation risque d’être ardue. Fin de la première partie 
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