1. Au temps de l'amour courtois - Épisode deux


    Datte: 28/11/2017, Catégories: fh, ffh, fplusag, jeunes, Oral 69, fsodo, historique, aventure, historiqu,

    ... lame en s’encourageant avec le vieux cri de guerre normand : Diex Aïe ! Que Dieu nous aide ! Enguerrand se retrouve soudain face à un de ces redoutables porteurs de hache. Un combat singulier s’engage alors que, spontanément, la bataille a cessé. Les hommes forment un cercle silencieux et attentif autour des deux duellistes engagés dans une lutte à mort. Enguerrand a porté le premier coup, mais n’a pas réussi à entamer le haubert de son adversaire. Celui-ci le fait reculer en effectuant de grands moulinets. La hache s’abat en sifflant tandis que l’épée fend les airs. En roulant sur lui-même, Enguerrand évite le coup de son adversaire. Le jeune homme, jouant de son agilité, lui tranche le jarret. Alors que le géant ploie sous la douleur du coup qu’il lui a porté, Enguerrand brise d’un revers de lame le manche de sa hache puis fait voler son casque en éclat, l’étendant raide mort sous les acclamations des défenseurs. Et chose incroyable, les géants reculent, tels des taureaux harcelés par des frelons. En voyant cela, la garnison reprend courage. Archers et frondeurs reprennent leurs postes aux créneaux et appuient les chevaliers par un tir rapide et précis. Accablés sous les traits, les Écossais se replient et disparaissent dans la nuit, aussi vite qu’ils étaient apparus. On n’entend plus désormais que les plaintes des blessés et les sanglots, dans le crépitement des flammes. Et au milieu d’un tel désastre, personne ne songe à crier victoire. Tout en scrutant les corps étendus ...
    ... un peu partout dans l’enceinte du château, Enguerrand étudie attentivement leur stature et leurs armes. — Ces guerriers sont impressionnants. Quand j’étais enfant, je croyais que l’histoire du géant Morholt était imaginaire et pourtant en voyant ces hommes, je réalise que ce n’est pas une fable. Ils donnent l’impression d’être encore plus grands morts que vivants.— Vous n’êtes pas le Tristan de la légende, mon ami, mais vous avez réalisé là avec vos compagnons une vraie prouesse, croyez-moi ! Oui, vous êtes tous des preux. Que n’a-t-il dit, car pour le jeune chevalier, la comtesse a plus que jamais le regard de la belle Iseult ; dans l’aventure qu’ils sont en train de vivre, la légende et la réalité ne cessent de se croiser. Reste à savoir où elles vont s’arrêter. Le goût de la victoire est d’ailleurs amer. En fouillant les bâtiments, les hommes s’aperçoivent qu’il y a peu de victimes à l’intérieur des pièces. Mais des dizaines de personnes se sont littéralement évanouies. La situation est claire, elles ont été enlevées par les Écossais. Un grand nombre de femmes ont disparu et parmi elles, il y a Viviane. Enguerrand en frappe de rage la muraille, brisant son épée contre les murs. La comtesse réprime un sanglot et reprenant contenance, elle se tourne vers la petite foule rassemblée dans la cour du château. — On ne peut les laisser ainsi condamnés à l’esclavage. Je vais aller négocier leur rançon et leur libération avec le comte Angus. L’honneur me le dicte. Qui me suivra ? La ...