1. La clé


    Datte: 30/11/2017, Catégories: fh, Collègues / Travail nonéro, sf,

    ... m’enfonçant encore d’avantage, afin de rester cohérent avec l’horrible aveu que j’avais été contraint de faire. — Je cherchais une solution pour arranger les choses entre nous. Pour qu’elle me fasse à nouveau confiance, il fallait qu’elle trouve au moins une erreur sur ce contrefort. Et donc, je… je m’apprêtais à faire une petite modification dans un des fichiers. Je n’avais pas le choix, vous comprenez ? À ces mots, son front s’empourpra. Comment un « salopard » tel que moi osait faire appel à sa compréhension ? Lui aussi faisait de gros efforts, mais pour contenir sa rage. Sinon il m’aurait étranglé sur place, je le voyais clairement dans ses yeux. — Vous êtes infâme, Dumont ! Je ne sais pas ce qui me retient de vous coller mon poing sur la tronche ! hurlait-il à présent à mon endroit. Je ne répondis pas, de peur qu’il mette sa menace à exécution. Au contraire, j’adoptais une attitude de soumission claire et nette, en baissant piteusement les yeux devant lui. Un geste universel dans les groupes sociaux hiérarchisés que forment toutes les espèces animales évoluées, dont la nôtre ; le signe que le vaincu accepte sa défaite, abdiquant toutes prétentions face au vainqueur. Ce qui a en général l’avantage de calmer l’agressivité du dominant et d’épargner la vie à celui qui vient de se faire mater. Comme prévu, le boss se reprit un peu, avant de terminer l’entretien d’une phrase cinglante. — Vous avez commis une faute lourde, Dumont, et vous le savez. Votre attitude est ...
    ... inqualifiable, votre lâcheté m’écœure, vous n’êtes plus digne de faire partie de cette maison. En attendant de décider si je vous vire, vous êtes suspendu pour un mois. Sans salaire.— Mais…— Foutez-moi le camp de suite, je ne veux plus vous voir ! éructa-t-il, d’un ton sans appel. C’est presque en rampant que je sortis de son bureau, la tête sur le point d’éclater, le cœur broyé à l’idée de ce que Karina devait penser de moi. Le remède n’avait-il pas été pire que le mal ? J’en étais presque au point de me le demander… oooOOOOOooo Je quittai le bureau du big boss sans autre forme de procès, totalement anéanti. Reprenant ma voiture sans voir personne, je rentrai chez moi dans une sorte de brouillard, l’esprit confus. Sur le trajet, je laissai mes automatismes me conduire, tandis que je récapitulai l’enchaînement tragique des évènements dans lesquels je me trouvais englué. Après m’être fait jeter par Karina, je passais maintenant pour un mythomane manipulateur aux yeux de mon propre patron et bientôt de toute la boite, sans compter que j’étais en instance de licenciement pour faute grave. Joli score, en à peine cinq jours ! Tout ça pour essayer de « sauver le monde » à moi tout seul, sur la foi de visions dont je n’aurais même pas oser parler à un psy. Je pense que je touchais le fond. Comment ma situation aurait-elle pu être pire ? — Si on retrouve la clef USB avec les fichiers que tu as copié, là, ce sera réellement intenable…, me souffla la voix de Franck 2034. À cette pensée, je me ...
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