La clé
Datte: 30/11/2017,
Catégories:
fh,
Collègues / Travail
nonéro,
sf,
... vis dans un tribunal, accusé d’intrusion sur le système informatique de ma société et de vol de données. Sachant que - circonstances aggravantes - les données en question concernaient la sécurité du second plus grand barrage au monde et certainement celui entouré des plus vives polémiques… Ce que je risquais était bien plus grave qu’un simple licenciement « sec », c’était carrément la taule ! Si ça se trouve, mon sort actuel me paraîtrait enviable dans quelques temps ! En arrivant chez moi, je me mis à tourner en rond, aussi utilement que le mécanisme de précision d’une montre suisse privée de ses aiguilles. Je cherchais un moyen de réparer tout ce gâchis, en évitant cette fois de tomber plus bas encore… Il fallait que je contacte Karina, que je lui fasse part de tout ce qui m’était arrivé depuis vendredi, afin qu’elle comprenne mon attitude de ce matin. C’était la première étape, incontournable, si je voulais avoir une chance de remonter la pente. «Ok, comment faire pour qu’elle accepte de te parler ? » Il était exclu de me pointer chez elle ; je ne pouvais pas non plus lui passer un coup de fil, elle me raccrocherait au nez. Lui envoyer un mail… Pour qu’elle le transmette directement au big boss ? Pour retrouver grâce aux yeux de Karina, j’avais besoin d’un moyen plus discret et surtout suffisamment convaincant. Je repris les notes rédigées deux jours plus tôt et m’en inspirai pour lui écrire une longue lettre. Dans l’enveloppe, je glissai le second bulletin de loto plié ...
... avec mes feuillets. Le tirage gagnant pour la méga cagnotte de samedi, quel meilleur argument pour la convaincre que toute cette aventure n’était pas issue d’un délire insensé ! Et si je me plantais complètement ? Je finirais de me « crasher » en flammes… Il fallait que je poste ce courrier, avant que ma volonté ne fléchisse. Je sortis et passai l’après-midi à déambuler au gré des rues avant de me décider enfin à glisser ma missive dans la boite jaune, à quelques pâtés de maisons de mon immeuble. J’invoquai le « grand Tout » pour que ce courrier ne subisse pas un classement vertical direct sans même que Karina ne l’ouvre. oooOOOOOooo Les journées se succédèrent, comme dans une lente procession de pachydermes indolents ; chacune semblait durer un demi-siècle. Pour accélérer la course des heures, j’essayais de dormir le plus possible. Je fuyais l’éveil durant lequel j’étais le plus souvent en proie à un doute profond. Quasiment personne de la boite ne m’avait contacté : pas un seul coup de fil, pas un mot de soutien… Là bas, je devais sûrement passer pour un infâme salaud. Le retour sur les lieux du « crime » risquait de s’avérer plutôt difficile. Je profitais de mon temps libre pour faire des recherches approfondies sur le contexte écologique et économique autour du barrage de la Narbada. On n’en avait que très peu parlé durant nos semaines de travail acharné, mais ce projet était bien loin de faire l’unanimité, autant en Inde que dans l’intelligentsia écologiste. Les alter ...