Lutte des classes
Datte: 12/12/2017,
Catégories:
fh,
amour,
nonéro,
... gêné, sa compagne ne l’ait pas. Le peu de parcours qu’ils ont à faire a épuisé Anne. Se cramponnant d’un côté à la rampe de l’autre au bras de son compagnon, elle monte difficilement. Brutalement elle s’écroule. Julien la prend dans ses bras, ce petit corps ne lui pèse pas beaucoup. Il ouvre la porte, puis la conduit dans sa chambre, l’allonge sur le lit. L’appartement est glacial. Il la couvre du mieux possible, mais se rend compte qu’elle ne peut rester ainsi. Elle grelotte et regrette déjà d’avoir quitté l’hôpital. — Vous voyez bien, monsieur que je suis folle, j’aurai du écouter les médecins.— Attendez, nous allons remettre le chauffage.— Mais ce n’est pas possible, il n’y a pas d’électricité.— Laissez-moi faire, le jus, c’est mon métier. » Et cinq minutes plus tard, elle entend démarrer la chaudière. Elle se recroqueville dans sa couche et pense qu’elle a de la chance d’avoir trouvé ce type serviable. C’est l’odeur de café qui la tire de son sommeil. Julien est là à côté d’elle et lui présente une tasse. — Mais comment avez-vous fait ? C’est une cafetière électrique et le courant est coupé.— Je vous ai dit que j’étais électricien, je connais mon métier et suis quand même capable de remettre le jus.— Oui, c’est vrai. Bon je vous remercie de tout ce que vous avez fait pour moi. Combien vous dois-je ? Julien se sent offensé, ces gens de la haute ne pensent qu’au pognon ! — Écoutez mademoiselle, je vous rends service. Vous pensez que nous, les ouvriers nous ne pensons qu’à ...
... l’argent. Si vous le prenez ainsi, au revoir, débrouillez-vous toute seule ! Explose Julien.— Excusez-moi, je ne voulais pas vous vexer. Mais tout travail mérite salaire, et depuis ce matin vous m’avez consacré tout votre temps, je vous ai empêché de travailler et il est normal que je vous offre compensation. Décidément, pas moyen de discuter, elle ne comprend rien. — Bon, ça va. Au fait, vous vous éclairez toujours avec la baladeuse, la lampe qu’a placé mon patron ?— Oui, je n’ai rien d’autre en dehors des bougies. Et je ne suis pas prête à faire réaliser les travaux !— Il est bientôt deux heures et nous n’avons rien mangé, vous n’avez pas de provisions?— Non, mon frigo est arrêté, et je n’ai rien en dehors de boites de conserve, de la farine, quelques œufs je crois, mais je me demande bien ce qu’on pourrait en faire.— Je m’occupe de tout, laissez-moi faire. Anne se retourne dans le lit et ferme les yeux. Une odeur sympathique vient la tirer de sa torpeur. Elle se lève et se dirige vers la cuisine. Le couvert est mis, une boite de pâté ouverte, une omelette, des crêpes. Elle qui n’a jamais été capable de cuisiner le moindre plat, elle est stupéfaite. — Mais vous êtes un véritable magicien !— Mettez-vous à table, je vais chercher du pain. Elle a un peu mangé, lui a tout raclé. Ils prennent un autre café en silence, aucun n’osant prendre la parole. Anne est perdue, jamais elle n’a eu l’occasion de rencontrer en tête à tête un simple ouvrier, c’est un autre monde ! De son coté, ...