1. 49.2 Dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair


    Datte: 18/12/2017, Catégories: Entre-nous, Les hommes,

    ... rhabiller en me tournant le dos. Qu’est-ce que c’est beau de regarder un mec s’habiller après une baise aussi torride, après qu’il ait joui… tellement beau que j’en oublie de répondre à sa provoc… tellement beau que j’en oublie de me rhabiller à mon tour… Le bogoss s’assied sur le bord du lit pour se chausser… lorsqu’il se relève, me voyant toujours à poil, il me balance, le ton agacé : « Allez bouge, j'ai un taf, moi… ». Il lâche ces mots sans même me regarder, tout en sortant une nouvelle cigarette qu’il allume en partant vers la terrasse. L’orage semble passé… la pluie a cessé… un rayon de soleil illumine la terrasse et pénètre dans l’appart ; le bogoss fume en terrasse, accoudé à cette rambarde à nouveau si belle, comme fleurie de sa jeunesse, de sa beauté… J’ai du mal à me rhabiller… c’est dur de repartir de cet appart sans le moindre câlin… je me fais violence pour passer mes fringues… Je suis presque prêt… je passe mes chaussures… et c’est là que je remarque un détail qui m’avait échappé jusque-là… Sur la petite table de chevet, un objet qui m’est familier mais qui n’appartient pas à Jérém… le bracelet métallique, un boitier massif mais aux lignes harmonieuses, à l’image de son propriétaire… je connais très bien cette belle montre… je l’ai eue sous les yeux lors d’un premier verre pris près de la gare Matabiau, lorsque ses mains chaudes et puissantes enserraient les miennes pour me réconforter… je l’ai bien fixée pas plus tard que lundi dernier, tout particulièrement ...
    ... pendant un coup de fil opérant sous mes yeux l’alchimie capable de transformer instantanément un beau mécano en beau pompier… Mais qu’est-ce que cette montre fait sur la table de chevet de Jérém ? Est-ce que Thibaut a dormi là ? Que s’est-il passé ? Je n’ai pas le temps de réfléchir davantage à ces questions… le bobrun rentre de la terrasse, ferme la porte fenêtre… il passe devant moi, il ouvre la porte. « Avance ! » me lance-t-il, toujours aussi sèchement… Je passe la porte, je traverse le petit couloir, je commence à descendre les marches lentement… je l’entends refermer la porte derrière lui… et commencer la descente d’un pas speedé… Il me rattrape, il me double, son épaule heurte la mienne, il me bouscule… il ne s’arrête pas… « Jérém » je lance comme un cri du cœur désespéré… « Quoi ? » je l’entends riposter, agacé. Pourtant, le bogoss a arrêté ses pas. « Tu vas jouer demain ? » j’arrive à enchaîner. « Qu’est-ce que t’en as à foutre ? » je l’entends répliquer. « Je viendrai voir le match… » je déclare. « Ouais… c’est ça… » il fait sur un ton méprisant. « Si, je viendrais vous voir… ». Est-ce que Jérém a cru voir dans la tournure de ma phrase un sens que je n’ai pas voulu lui donner, du moins de façon consciente… toujours en est-il que j’entends ses pas reprendre, mais en sens inverse… un instant plus tard je le vois apparaitre au détour de la rampe d’escalier… et il s’approche tellement de moi que je peux sentir nettement son parfum… Et là, en me regardant droit dans les ...