1. Entorse à la morale


    Datte: 13/02/2018, Catégories: f, fh, fplusag, jeunes, médical, handicap, complexe, laid(e)s, Voyeur / Exhib / Nudisme nopéné, ecriv_f,

    ... demandais un peu pourquoi ils ne l’avaient pas gardé dans sa clinique. Problème de place peut-être, certains ne s’embarrassent pas avec l’éthique. Il y a quelques mois encore, Gabriel était un jeune frimeur, un dragueur invétéré qui passait ses samedis soirs à faire la sortie des boîtes de nuit. Et maintenant, fini, terminé, ce n’était plus qu’une loque. Quelque part, j’éprouvais une certaine compassion pour lui. Etant donné que je venais tous les jours, des liens se sont tissés. J’ai rapidement compris que dans l’échelle de tous ses problèmes, il y en avait un "plus grave que tout", plus grave qu’une jambe en moins, plus grave qu’un visage défiguré. Et ce problème était tapi au fond de sa culotte : il n’arrivait plus à bander. Il me l’avoua presque en pleurant au bout du troisième jour. Incapable de bander, la vie n’avait plus aucun sens à ses yeux. — Mais que vous ont-ils dit à l’hôpital ?— Ils m’ont dit d’attendre, ils m’ont dit que ça allait peut-être revenir. Ils m’ont dit qu’il faut laisser le temps au temps.— Eh bien, vous voyez, il n’y a aucun problème, ça va revenir dans quelques temps.— Oui, mais j’ai également rencontré un malade qui m’a dit que, pour lui, cela fait quatre ans qu’il attend et que cela ne revient toujours pas.— Il a peut-être aussi des problèmes psychologiques. Vous savez, il y a deux conditions pour que ça marche ces choses-là. La première, c’est que vos organes soient physiologiquement intacts, et de ce côté-là, il n’y a aucun problème en ce qui ...
    ... vous concerne, sinon on vous aurait dit : « Monsieur, vous n’aurez plus jamais d’érection ». La deuxième condition, c’est que vous soyez bien dans votre tête. Il est possible que cet accident et la perte de votre jambe vous aient psychologiquement traumatisé. C’est assez fréquent comme réaction. Il faut être patient et ne pas s’inquiéter, cela reviendra tout seul. Dès que vous serez plus cool, plus relax, mieux dans votre tête, vous retrouverez votre virilité. Mais, en vous bilant comme vous le faites en ce moment, vous ne faites qu’aggraver un peu plus votre cas, vous ajoutez de l’inquiétude à l’inquiétude. Il n’avait l’air qu’à moitié convaincu par mes propos rassurants. Inutile de discourir, Gabriel ne pouvait plus bander et ça lui tapait vraiment sur le système. Personnellement, je ne comprenais pas trop cette attitude, j’avais un peu de mal à me mettre à sa place, le fait de ne pas pouvoir bander me semblait quelque chose de bien dérisoire, en regard de celui d’être défiguré ou unijambiste. Mais c’était loin d’être l’avis de mon patient et ce sujet était un leitmotiv qui revenait pratiquement à chaque séance. « Je ne peux plus bander », « Je ne suis plus bon à rien », « Je ne suis plus un homme ». Je vous en passe, et des meilleures, des plus vulgaires, aussi. Cela me faisait un peu penser à cette expression affreuse : « Avoir une bite à la place du cerveau ». Comment peut-on être obnubilé à ce point par une érection, alors même qu’on sait qu’on aurait pu mourir ? Au bout ...
«1234...8»