1. Entorse à la morale


    Datte: 13/02/2018, Catégories: f, fh, fplusag, jeunes, médical, handicap, complexe, laid(e)s, Voyeur / Exhib / Nudisme nopéné, ecriv_f,

    ... plus peur de rien car je savais qu’il aimait ça. A plusieurs reprises, il a osé frôler mon corps, j’étais tellement électrique qu’un simple contact me transportait. Une ou deux fois aussi, il a tâté mes seins. Je me laissais presque faire, en faisant mine d’être offusquée. À chaque fois, je lui faisais des remontrances car nous avions convenu qu’il ne me toucherait jamais. Mais ces remontrances s’adressaient plutôt à moi-même, tellement j’avais conscience qu’un simple contact de sa part aurait été capable de me faire fondre. Ce fut pour moi une période formidable. Je me sentais bien, heureuse, épanouie, transformée par le bonheur. Je crois que je riais tout le temps, que je faisais ma petite folle. Sans vouloir vraiment me l’avouer, j’étais aussi un peu (beaucoup ?) amoureuse. Peu importe sa jambe en moins, peu importe son visage cassé, peu importe le fait qu’il ne bandait pas, une seule chose m’importait : qu’il s’intéresse à moi et qu’il aime voir mon corps. Et je crois bien que j’étais prête à tout lui donner, à tout faire pour satisfaire ses moindres désirs. Il n’y avait plus de limite, je vivais dans un monde à part. Début avril, il devait retourner à l’hôpital pour une greffe sur son visage. Il devait être absent une quinzaine de jours. Je m’étais préparée à son départ. Il n’empêche que les jours qui suivirent furent un véritable calvaire pour moi. Il me manquait quelque chose, une partie de ma vie, comme un horrible manque au fond du ventre. Ça me rendait ...
    ... malade. J’en pleurais le soir, j’étais très malheureuse. Il me fallut plus d’une semaine pour surmonter l’épreuve, pour reprendre le dessus. Et puis, la vie est ainsi faite qu’il n’est pas revenu tout de suite, il y a eu des complications et il est resté un bon moment à l’hôpital avant d’aller en convalescence dans un centre de soin. Mais qu’importe, après tout, il allait revenir et je n’étais plus à quelques semaines près. Mais quand je le revis, six mois plus tard, il était dans un fauteuil roulant poussé par une jeune fille. J’étais garée de l’autre côté de la rue. Ils avaient l’air de bien s’entendre, elle s’est même penchée vers lui pour l’embrasser… sur la bouche ! Un baiser très fugace mais qui en disait long sur leur complicité. J’ai pris ça comme un coup de poignard, un coup porté au cœur. Je ne me suis pas montrée. J’ai démarré, je suis rentrée chez moi et j’ai pleuré. J’ai pleuré des heures, de toutes les larmes de mon corps, de toutes les larmes de la terre. Pendant quelques jours, j’ai même été incapable d’assurer mes visites. « Mais qu’est-ce que tu t’étais imaginé dans ta petite tête de linotte ?Tu n’es vraiment qu’une pauvre fille ! » Une pauvre fille, probablement, car c’est indiscutablement le plus beau souvenir de ma vie amoureuse. Comment pourrais-je revivre ça un jour ? Je lui souhaite très sincèrement d’avoir retrouvé sa virilité dans les bras de cette jeune fille, et qu’ils soient heureux ensemble : c’est tout le mal que je leur souhaite. 
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