Trieur de souvenirs
Datte: 14/02/2018,
Catégories:
fh,
hplusag,
inconnu,
Collègues / Travail
amour,
cérébral,
revede,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Masturbation
fgode,
portrait,
... ! Vous voulez bien revenir demain pour m’en parler ? Il hésite un instant. Il serait libre, mais quelque chose le retient de revenir si vite. De la quitter si vite aussi. — Demain, désolé, je ne peux pas. Vendredi, si vous voulez.— D’accord, j’attendrai. Fermez à clef en sortant, je ne veux pas d’autre visite que vous ces prochains temps. La phrase entre droit dans le coeur de Sébastien. Elle ne lui en veut apparemment pas de sa maladresse, et ne refuse pas un peu de complicité. Peut-être éprouve-t-elle même un premier sentiment envers quelqu’un d’autre que le défunt. Il sent aussi que quelque chose en elle l’attire irrésistiblement. S’il en croit ce que l’homme écrivait, cette femme est une pépite d’or par temps de bonheur. Comment survivre à ses côtés dans des circonstances aussi prenantes ? Il se surprend à douter à son tour face à cette femme fascinante. À douter, mais aussi à l’admirer, exactement comme son homme. Intense. Voilà, c’est cela qu’il disait d’elle, intense. Il sait qu’il ne lui refusera rien. Advienne que pourra ! oooOOOooo Le vendredi, Sébastien arrive vers neuf heures à la villa. La femme ouvre la porte à l’instant où il sonne. Son visage est marqué par le manque de sommeil. Ce que sa longue robe noire met encore plus en évidence. Ils se regardent sans parler, puis elle le précède jusqu’au salon. Les deux cartons qu’il avait préparés sont là, avec d’autres effets, probablement sortis des armoires de la maison. — J’ai décidé de commencer à débarrasser, ...
... dit-elle comme pour s’excuser d’avoir fait une partie de son travail. C’était bien juste, à part ces deux cartons, rien d’important dans le bureau ?— Non, rien de ce que vous voulez connaître. Tout était comme vous le souhaitiez ?— Je crois que j’ai eu raison de vous faire confiance. Merci de ce que vous avez fait. Avant de s’asseoir pour l’écouter, elle lui demande ce qu’il veut boire. Il opte pour une bière et prend place dans un fauteuil en attendant qu’elle revienne de la cuisine. — Parlez-moi des pipes, maintenant…— J’en ai trouvé cinq, toutes gravées de dates différentes. Voici celles qui correspondent à votre histoire, dit-il en sortant du carton une pipe élégante, munie d’un long tuyau légèrement incurvé. La femme la touche du bout des doigts, très sensuellement, puis la prend complètement dans sa main, comme si elle voulait l’allumer. Elle se contente toutefois de la tenir comme il devait le faire lorsqu’il la fumait. Elle hume ensuite discrètement les effluves qui en émanent, ferme les yeux, et se laisse bercer par les souvenirs que l’odeur caractéristique du tabac fait resurgir. Enfin, pensive, elle passe l’index sur les chiffres gravés dans le bois. — 10 mai 1992… notre première fois ! 23 avril 2006… le jour où il a su de quoi il souffrait, et où il m’a fait l’amour comme si cela devait être la dernière fois, murmure-t-elle. Sans un mot, Sébastien lui remet alors la seconde pipe, râblée, genre brûle-gueule, apparemment jamais allumée mais soigneusement gravée de la ...