Véronique - Histoires de Sexe

Véronique

... plongés dans sa contemplation du vide, une dispute avait lieu. Elle sortit, curieuse et se demandant s’il n’y avait pas là possibilité d’aventure. Un petit gros hurlait contre une jeune femme visiblement terrifiée au bord des larmes. — Bon Dieu, ma fille, ce n’était pourtant pas si difficile !— Mais père, elle voulait que…— Était-ce donc si grave que cette femme te voit nue ? Il fallait bien qu’elle vérifie !— Mais, non, je, gémit la jeune fille qui serrait nerveusement les cuisses en triturant sa jupe.— Toujours aussi bonne à rien ! Dix pièces d’or ! s’exclama-t-il furieux. Voilà ce que nous coûte ta timidité ! Bon Dieu de bon Dieu ! Mais qu’est-ce qui m’a donné une fille pareille ! La jeune paysanne s’effondra en larmes. — Et voilà qu’elle chiale maintenant ! Va donc t’occuper des truies ! Tu ne mérites pas mieux ! Ce disant, il lui claqua violemment les fesses et la jeune femme s’éloigna en pleurant. Véronique, elle, n’avait pas perdu une miette de la conversation et ses oreilles avaient tinté. Elle s’approcha de l’homme gras et souffla d’une voix douce et agréable : — Excusez-moi, cher monsieur. Je n’ai pas pu m’empêcher d’écouter votre conversation et, quelque chose m’a interpellé. Vous pouvez sûrement m’aider. Le petit gros la jugea d’un regard en haussant un sourcil désapprobateur face à cette femme habillée en homme portant une dague à la ceinture. — Que puis-je pour vous ? répondit-il tout de même.— Voilà, j’ai cru comprendre que votre fille n’avait pas été en ...

... mesure de vous rapporter dix pièces d’or. Que devait-elle faire pour cela ?— Rien, lui apprit le paysan. Elle devait simplement aller au château de notre seigneur et maître et voilà ! Pactole ! Une bonne à rien celle-là. Encore vierge à dix-neuf ans ! Pas étonnant. Quelle nunuche. Jamais je n’arriverai à en faire quoi que ce soit…— Aller au château en étant vierge, répéta Véronique ne perdant pas de vue son objectif. C’est tout ? Il faut juste être vierge et aller au château ?— C’est ça, mais je tiens à vous prévenir…— Oui ?— Si ma fille est partie, c’est parce qu’ils ont voulu vérifier et qu’elle n’a pas accepté qu’ils le fassent.— Pourquoi me dites-vous ça ? demanda Véronique. L’homme la dévisagea en souriant. Il ne la considérait apparemment pas comme capable d’être encore pure. Véronique n’y prit aucunement garde et s’éloigna, non sans remercier l’homme de ses explications. Elle allait maintenant devoir se rendre au château. Elle y était le mois dernier et n’avait pas entendu parler d’un tel accord. Dégoûtée, mais ravie à l’idée de gagner aussi facilement une telle somme, elle prit la route. C’était ce qu’elle gagnait en au moins six mois d’errance. Même sa participation au cambriolage de la maison d’un des ducs ne lui avait apporté que six pièces d’or après le partage. Le voyage lui avait paru interminable. Dans ses rêves, elle voyait les dix pièces et ne pouvait s’empêcher d’imaginer ce qu’elle pourrait acheter avec : un cheval, des couvertures, des cordes, de la nourriture, ...