1. Les deux veuves


    Datte: 20/07/2017, Catégories: f, fh, fhh, hplusag, fplusag, couple, extracon, collection, amour, volupté, cérébral, revede, Voyeur / Exhib / Nudisme init,

    ... nuit. Le reste, pour l’instant, elle s’en fichait. Alors elle s’était levée, avait essuyé ses yeux, mouché son nez, retapé sa coiffure et, sans s’occuper de la maison, elle l’avait rejoint dans la chambre. À son habitude, il était déjà à moitié endormi, couché sur le côté, la tête largement enfoncée dans l’oreiller, disparaissant sous le gros édredon de plumes. Rapidement, elle s’était déshabillée et glissée entre les draps glacés d’humidité et était allée se blottir contre le dos large et chaud de son mari. Comme toujours, il avait un peu grogné mais, comme autrefois, il avait reculé ses fesses pour aller les nicher dans son giron, lui tenir chaud au ventre et aux cuisses. Il avait aussi déplacé ses pieds pour aller enserrer les siens qui étaient deux glaçons. Et puis, il avait attrapé sa main et tiré son bras avec délicatesse pour le lui coincer contre sa vaste poitrine et la tenir serrée contre son dos, pour mieux lui transmettre sa chaleur et partager avec elle l’intimité de sa peau. Ils avaient dormis ainsi, en chien de fusil, emboîtés l’un dans l’autre, toute la nuit. Au matin, elle s’était rapidement préparée et était descendue au village. Elle s’était rendue directement à la coopérative et avait rencontré sa rivale… Mathilde. Alice interrompit son long récit et, se tournant vers Mathilde, lui demanda : — Tu te souviens de cette première rencontre ?— Oh ! Oui… je m’en souviens… Je n’étais pas fière quand tu as débarqué dans mon bureau. J’ai même cru que tu allais me ...
    ... tailler en pièces. Pour la première fois depuis le début du récit, Mathilde parlait, d’une voix douce, posée, presque fluette. Ses yeux, durant les quelques mots qu’elle venait de prononcer, n’avaient pas quitté ceux d’Alice. Leurs mains s’étaient légèrement relâchées pour mieux se retrouver et encore mieux se nouer ensemble. Et, à mon grand étonnement, c’est Mathilde qui continuait le récit, sous le regard émerveillé d’Alice… Alice avait débarqué directement dans son bureau. Elle s’était assise, essoufflée, blême. Elle serrait son sac à main sur ses jambes, et ses jointures étaient blanches de crispations sur le rebord du vieux sac. Mathilde avait su, instinctivement, qui elle était, et elle avait imaginé le pire. Dès qu’elle avait franchi la porte, elle l’avait reconnue, car Eugène lui avait tant et tant de fois parlé d’Alice. Il l’avait parfaitement décrite. Une femme au caractère fort, bien trempé, rude, costaud. Pas très grande, pas très belle. Son visage et son corps qui s’étaient alourdis au fil des années d’un dur labeur de paysanne de la montagne. Mais son regard gris bleu perçait toujours ceux qu’elle scrutait. Une fois Alice installée, Mathilde s’était elle-même raidie, tendant ses muscles, prête à se reculer, voire à se sauver, et elle avait observé le silence. Un silence qu’Alice avait rapidement rompu. Elle lui avait tout déballé, tout, en vrac. Elle avait tout craché, rapidement, presque dans un seul souffle. Elle savait tout. Elle connaissait tout. Eugène lui ...
«12...141516...32»