1. un transport VIP inattendu. (1)


    Datte: 28/05/2018, Catégories: Hétéro

    Je me présente ; je me nomme Adam et je suis pilote de ligne en retraite d’une compagnie aérienne européenne bien connue. Vu que je ne pus me résoudre à rester le cul scotché sur une chaise ni a bricoler dans le jardin, il fallait que je continue à voler. J’avais le virus : un virus bien connu que tous les pilotes sur terre connaissent : « L’icarite aiguë ». Par le biais d’un copain qui travaillait à l’aéroport de Bron, dans la banlieue de Lyon, j’avais trouvé une occupation comme pilote d’avion-taxi pour une société qui s’était spécialisée dans le transport des VIP et autres chefs d’entreprise qui voulaient voyager sur commande, sans être tributaires des horaires des vols publics, sans être contraints à la promiscuité des passagers lambda : cela me permettait de continuer à piloter... ce qui pour moi est une passion, et aussi à « mettre du beurre dans les épinards ». Voilà comment je me suis retrouvé un jour à Tenerife en compagnie de Nathalie, notre hôtesse. Nous avions transporté un client « au very important compte en banque », un politique de la Région Rhône-Alpes avec sa femme, ses trois filles et le petit copain de l’une d’elles. Sans doute se ferait-il rembourser la note par le contribuable ! J’avais posé le Cessna Citation 550X comme une plume, en aveugle, sur la piste occultée par un épais brouillard, sur l’aéroport de Los Rodeos au Nord de l’île de Ténériffe. L’aéroport de Tenerife Nord étant situé sur les hauteurs de « La Laguna » au pied du volcan en sommeil ...
    ... : Teide, (3718m). Il est assez fréquent que même en été, en fin d’après-midi, cet aéroport soit fermé à la circulation aérienne pour cause d’invisibilité. Il était 18 heures. Nos clients étaient partis pour rejoindre leur lieu de villégiature à Puerto de la Cruz, ville touristique éloignée de 30 km de « Los Rodeos », bien connue de ceux qui préfèrent la relative tranquillité du nord au caravansérail du sud qui est largement plus mouvementé. Le biréacteur d’affaires avait été tracté vers le parking de l’aviation privée. Pendant que je remplissais les documents de fin de vol et les déclarations pour les douanes afin de les remettre aux autorités espagnoles, Nathalie s’affairait à nettoyer et à mettre en ordre la cabine des passagers. C’est fou de voir ce que certaines personnes bourrées de fric peuvent être dégoûtantes et sans aucune éducation : elles jettent leurs canettes de soda sous les fauteuils, bourrent de papiers gras ou sucrés les soufflets des dossiers en face d’eux car ils considèrent sans doute que c’est se rabaisser que de remettre les détritus à l’hôtesse. J’ai même découvert un jour un dossier de fauteuil en cuir d’Alcantara tout tagué au marqueur noir. On ne me fera pas croire que les parents du coupable – car c’était un bambin qui avait fait cela – n’avaient rien vu ! Je vais vous parler un peu de Nathalie, notre auxiliaire féminine navigante, assistante de bord. Une femme charmante et très belle dans la quarantaine qui maîtrise à la perfection trois langues ...
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