1. La Sauvageonne Kanouri


    Datte: 21/07/2017, Catégories: fh, Oral pénétratio, amourcach, prememois,

    ... machin, il sent plus mauvais que le poisson séché des Boudoumas (un groupe ethnique spécialisé dans la pêche sur le lac), bafouillai-je entre mes borborygmes sans parvenir à me débarrasser de son truc malodorant qu’il me fourrait tout entier dans la bouche. Ce jour-là, nos rapports tournèrent court. Le lendemain, l’affaire se présenta sous un meilleur angle. Monsieur avait soigneusement récuré le matériel et il tint absolument à ce que je fasse la revue de détail. Mon partenaire se faisait délicat et même un peu coquet, il s’était manifestement parfumé. Des senteurs fort agréables titillèrent mes narines tandis qu’il baladait son engin sous mon nez. Bien entendu, je n’avais plus de raison de me défiler et j’exécutai scrupuleusement les directives du maître. C’est ainsi que j’appris à tailler une pipe. Les fois suivantes, j’améliorai quelque peu la technique autant que ma pratique. Comme de juste, une meilleure prestation appelle une meilleure rémunération. De ce point de vue aussi, j’étais gâtée, l’épicier donnait de plus en plus. En vérité je n’étais pas étrangère à cette heureuse évolution. Au départ, je m’en tins au contrat puis, la chose et l’auteur me devenant familiers, mon goût du jeu prit le dessus si bien d’ailleurs que j’asticotai gaillardement mon lascar. Le loustic cédait chaque fois davantage sans vraiment résister ce qui ne laissait pas de m’étonner et ce qui m’émerveillait aussi. Dans le même temps cela m’encourageait à poursuivre, parce que mon jeu n’y ...
    ... trouvait pas son compte, ni sa limite. Naturellement, une telle mansuétude renforça mon enthousiasme quant à ce qui concernait ma relation avec le boutiquier. Je me fis plus chatte, plus exigeante, plus assidue. C’était le bonheur et l’opulence. Malheureusement, la prudence m’imposait une certaine discrétion et pour cela je ne pus pas, autant que je le voulais, faire profiter ma famille de toutes ces bonnes choses que j’avais à foison. Je me consolais malgré tout car, dans le même temps, mes parents et la fratrie connaissaient aussi l’euphorie, parce qu’entretemps mon promis avait versé la dot. D’un seul coup, le troupeau du paternel avait doublé, mais ne voilà-t-il pas que le père s’était mis à perdre la boule ; il n’arrêtait plus de compter et recompter les têtes de bétail à longueur de journée, et aussi la nuit, tant il n’en croyait pas sa fortune. Outre les vaches, le futur époux avait aussi fait livrer deux magnifiques chamelles, trois ânes, plusieurs pièces de tissu, une charrue moderne, des ustensiles de cuisine, dix sacs de grains, deux d’oignons, un de tomates séchées, de la farine, de l’huile et pleines de colifichets lesquels, soit dit en passant, firent le bonheur des frangines et des frangins. De mémoire d’anciens, on n’avait jamais connu une dot si fastueuse, mais la performance ne me réjouissait pas du tout. Au contraire, l’approche de l’échéance ravivait ma terreur et j’exhumais de vieilles superstitions pour exorciser mes frayeurs. — On dit que les Haoussas ...
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