1. La Belle des année folles - Ch. 7 - Le quotidien du "Carré de Dames"


    Datte: 25/07/2018, Catégories: Entre-nous, Hétéro

    ... râles… L’été 1916 où il a fait si chaud, nous baisions toutes en chœur sur l’herbe de la grande cour intérieure du cloître… Non, vous n’arrivez à vous imaginer ?! C’était la Cour des miracles ! Ah, ils s’en donnaient à cœur joie les petits poilus, hein, fallait en profiter… Mais ces petits jeunots, ils nous faisaient tellement pitié, vous savez… Nous savions et eux aussi les pauvres, que de tous ceux-là, très peu allaient en revenir. Deux ou trois sur cinq, souvent moins… Quelle désolation ! Et nous, vous pensez bien que nous donnions tout ce que nous pouvions à ces pauvres gars ! (Photos 2 et 3) Si jeunes, pas vrai… C’était notre façon de produire notre effort de guerre… Nous leur apportions tout le réconfort possible ; ça, vous pouvez en être sûres !! Et puis, ils montaient ensuite directement au front en sortant de nos bras, il fallait aussi les faire boire le plus possible, pensez donc !... Et nous avec… On prenait de ces cuites mémorables, et on faisait tout et le reste avec les types dans le même état !… Je me rappelle que la petite Etiennette, elle ne dessaoulait pas des semaines entières… Pensez, elle n’avait que 16 ans, à boire comme des hommes à longueur de journées… La pauvre n’a pas fini la guerre… Elle en est morte à l’automne 17…'' Elle reste pensive un court instant le temps d’une respiration et d’un recueillement, revoyant devant ses yeux la petite Etiennette. - '' Et puis, on était tout près du front à quelques kilomètres à vol d’oiseau… Vous n’avez ...
    ... jamais fait l’amour au son du canon, vous, hein ?! Se faire tirer en même temps qu’il y en a des, qui tirent au nom de la Patrie !! Ah ça, c’est quelque chose ! Faut avoir vu ça, croyez-moi… Eh, oui, c’est des souvenirs tout ça… Je me souviens d’un beau gars, superbe et avec un '' Jésus '', je ne vous dis pas les filles… Il pleurait en faisant l’amour disant qu’il ne voulait pas repartir, pas y retourner… Nous nous sommes mises à trois pour le consoler et sans ménager notre peine, hein, vous pouvez me croire !... Il est parti heureux comme jamais… " C’est extra, disait-il... Du jamais vu !!" Et c’est vrai, le malheureux, il en avait eu l’intuition… Il n’est pas revenu le pauvre bougre !... On a bien eu raison, aller, de lui avoir donné les derniers sacrements !''… Ainsi parle la Fernande et ses souvenirs de la Grande Guerre. Et les jours sans clientèle, il n’est pas si rare de voir en fin de soirée L’Adèle et la Fernande dormir côte à côte complètement ivres (photo 4) Les soirs où il n’y a pas de clients, Jeanne monte tôt dans chambre et se caresse... Fernande boit par ennui et désœuvrement. Que font donc Léo et la petite Joyeuse, direz-vous ? Le plus souvent ces deux-là, se contentent entre elles et n’ont pas de complexe quant à la façon de se donner du plaisir et de passer le temps… Souvent elles restent toutes deux dans le bar, assises à une table, à se peloter s’embrasser, se lécher et même un peu plus. Il leur arrive d’être surprise dans ces situations par des clients qui ...